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372 Journal mota 29 mars 377
talalo à mota α
♄ 25 mars partis de talalo à 3h9 ; 4.75 halte ; 4h9 depart puis descente très-forte que je parcourus en courant ; 6h7 zama (1m0.04 et 4 nœuds) ; 7h3 abaya dans une profonde fissure k'walla (14m sur 0.4 et 3 nœuds) ; 9h0 haut de la montée halte ; 9h5 depart ; 9h9 dol (0m2 sur 0.03 et 6 nœuds) ; 10h6 St Georges eglise abandonnée ; 10.75 ruisseau [réserve] de mota ; 11.0 mota.
à Kramio β
depart de mota le ☾ 27 mars. à 5.0 ; 6h0 Sadi (7m sur 0.1 et 1 nœud) 1h7 de plus jusqu'à Kramio allant à 4 milles par heure.
à mota γ
depart de Kramio le ♂ 28 mars à 3h3 un peu avant l'aurore ; 4.3 ruisseau et bois rabougri d'acacias à droite dits arataga ; 5h4 Sadi ; 1/2 heure de plus jusqu'à mota allant vite.
conférence avec le Ras δ
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Ensuite le Ras me demanda pourquoi je bègayais tant ce que j'attribuai à la faim sur quoi il fit venir un panier de raisins qu'il s'amusa à éplucher et à me donner par poignées. Puis il regarda ma main qui était pêlée en 2 endroits et déclara que j'etais un ouvrier. Je repris que j'etais un bala [matshog ?] ou savant sur quoi il souria avec incredulité fit venir un prêtre et m'ordonna de l'interroger et de montrer mon savoir. Je demandai à ce vieillard ce que signifiait le passage d'Osée [éthiopien] : [éthiopien] et comme il disait que c'était de l'Arabe je dis au Ras que son savant n'y entendait rien. on appela un autre qui dit naïvement qu'il n'avait pas appris jusque là sur quoi le Ras demanda avec inquiétude s'il n'y avait personne qui put tenir tête à ce gypt. on amena alors fare gabra maryam de mahdara maryam et celui-ci repondit à la question. sait-il dit le Ras ? oui il a le visage d'un savant. ah tu connais les gens par le visage ? dis-moi que fera ce nègre ? Il cassera la jambe à un de tes chevaux par maladresse non par méchanceté. Et celui-là ? c'est un homme fidèle mais qui aime les choses de ce monde. et celui-ci ? en me montrant chacun Yge. jeune homme très-noir, aux petits yeux, de l'age de Ras et qu'on accuse de lui tenir lieu de femme ? Il mourra en te couvrant de son bouclier : il aime Aly mais ne se soucie pas du Ras. Et toi, dit-il à une grosse femme, viens. non je ne viens pas dit wayzaro kidana hiot. Par la mort d'Aly, par la mort d'Aly, dit le Ras 1/2 ordre, 1/2 prière. La grosse dame se roula jusqu'auprès de nous je la regardai bien et dis : elle fait manger tes amis et prépare admirablement le gorglo. on rit beaucoup à cette réponse. Puis j'allai voir boulle le cheval du Ras qui avait une enflure au dessus du boulet : on venait de la couper ce que je blamai et recommendai des frictions. C'était un beau cheval bai (coupé) couché sur le coté bien gras et portant la plus belle tête que j'eusse vue en Abyssinie. Dans l'écurie était une table avec plusieurs morceaux de viande fraiche qu'on donne aux chevaux me dit-on. Boullo était du wadla. A mon retour A'ly se plaignit de maux de tête : je lui conseillai l'usage des femmes. Les femmes font perdre nos forces, dit-il. puis reprenant mon bras et le dénudant, ah je ne suis pas fort ! dit-il avec le ton d'un homme qui prise la force physique au dessus de tout. Puis regardant choum Yge avec un sourire malin, et moi dit-il, quel est mon caractere ? qui oserait scruter le caractère du Lion d'Ethiopie ? Aly sourit : mais dit-il, une seule question : suis-je bon ? Celui qui revenant de son tournois fit arrêter toute sa cavalcade pour laisser passer un petit enfant chargé de grain roti doit être un bon homme. nous dimes plusieurs autres chose et le Ras n'ayant demandé ce que j'aimais à manger, et m'ayant ordonné du lait, je demandai à être congedié ce qu'il parut n'accorder qu'avec peine mais je savais que plusieurs chefs attendaient leur tour d'audience.
J'étais à peine sorti que W. kidama hiot vint suis-je de quelques domestiques et de plusieurs filles. J'etais vexé de l'avoir présentée au Ras comme une nourrice ou cuisinière et j'allai lui demander pardon. point d'offense dit la bonne dame mais comme j'insistais elle me pardonna et puis demanda mon pardon à son tour selon l'usage des Abyssins qui ont pour principe qu'un differend quelconque suppose toujours des torts reciproques et le plus gros Dadj azmat après avoir pardonné même à son propre domestique lui demanda pardon à son tour. Puis la Dame m'invita à aller sur le midi partager son repas. Sa maison était une vaste hutte ronde avec des piliers un toit de chaume et des parois de branchages mal reunis ca et là par un revêtement intérieur de bouse de vache. Les nombreuses fentes servaient à éclairer trois alga où dame K. hiot dormait pêle mêle avec ses servantes. Pour le moment elle était assise sur une chaise basse, les jambes alongées et croisées devant elle et la tête jetée en arrière pour s'appuyer contre un des piliers. Elle se redressa à mon entrée me dit par la mort du Ras Gougsa de m'asseoir sur un alga et insista pour qu'on me cachât avec une toile pendant que je mangeais. En Abyssinie on ne rend ces honneurs chez soi qu'à un supérieur. Entre moi et la table étaient assises deux parents du mamhar de m. maryam et à coté 2 gens du D. Oubie venus annoncer la defaite du bahr nögach et auxquels le Ras aurait donné une mule et dix $ chacun. Le reste des convices était du sexe feminin et sauf les gens du D. Oubie tout le monde me traitait avec le plus gr. respect et m'appeler mamhar sans doute à cause de mes disputes avec les gens d'Eglise. on parlait tout bas car la wayzaro avait le monopole de la conversation. D'abord avec sa grosse voix elle disait mangez, mes entrailles (andjate) vous mourrez : profitez du moment. Puis à 1/2 voix et comme parlant à elle-même, c'est singulier que ces Gypt connaissent les gens à leur physionomie et puis dire cela au Ras. Puis, un moment de silence succédé par une voix de fausset extr.t energique et colère : qu'est-ce que tu enfantes (tafaŧarallach) là ? laisse-moi ce brylle d'hydromel tout de suite et comme la jeune servante selon l'usage d'Abyssinie ne se prenait pas d'obéir, Dame K. hiot criait avec fureur : part la mort d'Aly tire moi cet enfant de là et sur un ton plus bas avec sa grosse voix : elle me dissipe tout mon hydromel. une servante enleva la petite voleuse et mon attention fut naturellement attirée de ce coté de la hutte où toutes travaillaient à la simple cuisine des carème sous la présidence d'une vieille tout à fait ridée et douée de la bouche la mieux fendue que j'aie vue d'Edinburgh au Gojam.
Le Lendemain je fus temoin chez Wayzaro K. hiot d'une scène qui prouve à quel point est arrivé la licence des moeurs au camp d'A'ly quoique cela ne soit pas du tout universel en Abyssinie comme M. Combes le prétend. trois personnes arrivèrent successivement avec un air solennel qui predisait un procès ou une réconciliation. Le plus agé qui pouvait avoir 30 ans au plus avait un visage jovial et rouge qui disait plus
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