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alimens Abyssins debora 8 juin ☾

104 alimens abyssins

fait dater de 3 siècles env. l'introduction du pain de ŧef lui attribue l'infériorité morale des Abyssins bien que leur faiblesse physique. Je ne donne cette opinion que pour ce qu'elle vaut et surtout parce qu'elle vient d'un Abyssin fort instruit et qui aime son pays. C'est à l'usage du pain demi fermenté et presqu'acide de ŧef qu'on a souvent attribué l'existence du ver solitaire chez les Abyssins. M. Schimper botaniste Allemand qui durant un séjour de deux ans [illisible] avoir mangé le tef sans avoir le ver, ridiculise cette explication. mais M. Isenberg missionnaire Allemand m'a dit avoir des observations qui établissent que le ŧef et le tef seul produit le ver. Le ŧef fait la majeure partie de la nourriture en Abyssinie : il est par conséquent mangé sous toute espèce de formes. le plus souvent c'est un mélange de ŧef noir et rouge.

Le gaha ne réussit que pour le froment et l'orge : c'est ce qui explique l'emploi si fréquent de börkoutta. Lorsqu'on veut le rassasier on mesure la boule avant l'introduction de la pierre jusqu'aux bouts des medius. si au contraire on a peu de farine on mesure (toujours partant des poignets rapprochés) jusqu'au rond formé par un index dont l'extremité va s'appuyer sur la racine de l'autre index.

pour faire l'hydromel on mêle une partie de miel rouge non separé de sa cire avec au moins 7 et au plus 10 parties d'eau. Pour 50 parties de ce miel impur on ajoute ensuite une partie de [tsado ?].

Le [éthiopien] : gwaya qui selon [sténographie ?] se nomme en Arabe [arabe] djilban [raidit ?] les jointures et rend estropié si on le mêle dans l'estomac avec du lait. Selon l'Aboum salama en Egypte on le donne aux chameaux et il se nomme bisölat.

pour préparer le tabita ou pain-feuille, on fait chauffer fortement la farine sur le magogo ou bien si on ne le chauffe pas on le mêle avec de l'eau chaude jusqu'à consistance de crême. on y ajoute le ferment liquide et par une température moyenne de 20 grades cette pate liquide est prête ou fermentée au bout de 24 heures. on le verse alors sur le magogo préalablement chauffé, on couvre et ce pain est cuit en 3 1/2 minutes. Lors d'une noce ou d'un tazkar une femme experte fera 200 pains dans un jour sur un seul magogo. Ce pain est le plus souvent large de 0.5 mètre épais de 0.m01 au centre, s'amincit vers la circonférence et la surface qui touche la plaque a une très mince croute. la surf. supérieure pleine d'yeux est sans croute. Le tabita est fort bon chaud mais devient très fragile en se refroidissant.

Le magogo est une plaque de terre sans vernis très legèr.t creusée au centre et ayant un rebord circulaire de 2 centimètres tout au plus. s'il est à demeure on le monte. sur un fer à cheval en boue et l'on introduit le feu par l'ouverture. Sinon on le met temporair.t comme la plaque de fer sur trois pierres. un couvercle en dome enterre chez les Abyssins, mais en paille à önarya est indispensable pour la bonne cuisson du pain. Quand le magogo est neuf on le prepare en y chauffant de la graine de choux (gomanzar) sans quoi le tabita s'y attache. ensuite après avoir cuit deux ou tout au plus 3 pains on le frotte avec de la cire impure (safsaf) et on le frotte soigneusement avec un chiffon. Le magogo est le plus petit des fours mais on n'y peut cuire qu'un seul tabita à la fois. Le dàbó qui est le pain d'Europe et l'ambacha ou pain fermenté y est cuit aussi, trois ou 4 pains à la fois. Je connais un magogo qui a fonctionné 7 ans mais cela est rare.

En Togray les riches les riches mettent jusqu'à deux dourgo dans leur tabita. la mesure ordinaire est un dourgo. En Gojam c'est un demi dourgo.