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M. Laporte
Poitiers le 1er mai 1904
Cher Monsieur et Ami,
Il y a un siècle que vous n'avez entendu parler de moi, mais si mon silence vous étonnes, puisque vous n'en connaissez pas les raisons, laissez-moi vous dire, que malgré sa prolongation vous et les vôtres m'étaient souvent présents en mémoire.
Avant de justifier mon mutisme, laissez-moi vous remercier des excellents vœux de bonne année que vous aviez eu la bonté de m'adresser ainsi que de la petite caisse destinée à me fortifier dans mes vieux jours!
Vous m'avez demandé déjà plusieurs fois la note de mes déplacements, et je ne vous l'ai pas encore donnée, même aujourd'hui, loin de ma chambre, je n'en ai pas les éléments, mais je vous la transcrirai un de ces jours.
Les causes de mon long silence peuvent se résumer ainsi: D'abord un peu de fatigue, puis beaucoup de travaux de cabinet, voire même 22 jours passés à fouiller et à sonder l'église de St Filibers de Grand-lieu; ajoutez à celà, que je vous savais constamment absent, et que vos bonnes lettres ne m'ayant pas parlé des travaux de votre théâtre, je ne savais ce que vous en pensiez.
Dès aujourd'hui Cher Ami, je me tiens à votre disposition, ainsi qu'à celle de Mme Laporte, pour donner la direction qui vous serait agréable à votre intéressant chantier des Bouchauds.
Mes meilleurs respects, je vous prie, Cher Ami, à Mme Laporte en mes bons souvenirs à tous les vôtres.
Bien affectueusement à vous en n s.
C. de la X sj
PS. vos concitoyens auront eu la sagesse de vous remettre leur tête par de nombreux suffrages guidés par la reconnaissance ainsi que par l'intérêt.- et votre santé?