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2 "Depuis longtemps j'ai brûlé pour toi des taureaux gras ; aujourd'hui exauce mes vœux et lance tes flèches contre mes ennemis". Ailleurs, les Troyennes invoquent leur déesse, lui offrent un beau vêtement et lui promettent douze génisses "si elle sauve Ilion".

Les anciens étaient convaincus qu'il y avait des formules tellement efficaces et puissantes que, si on les prononçait exactement et sans y changer un seul mot, le dieu ne pouvait résister à la demande des hommes. Le dieu ainsi appelé passait donc à l'ennemi, et la ville était prise... Au temps de Thucydide, lorsqu'on assiégeait une ville, on ne manquait pas d'adresser une invocation à ses dieux pr qu'ils permissent qu'elle fût prise (Thucydide, II, 74)

Un roi était un être sacré : [en caractères grec basileis isphoi], dit Pindare. On voyait en lui non pas tout à fait un dieu mais du moins "l'homme le plus puissant pour conjurer la colère des dieux" cf. Sophocle, Œdipe roi, 34.

L'exil n'était pas seulement l'interdiction du séjour de la ville et l'éloignement du sol de la patrie : Il mettait un homme hors de la religion. Sophocle dans Œdipe roi, met dans la bouche d'un de ses personnages la formule terrible qui frappait l'exilé : "Qu'il fuie (disait la sentence) et qu'il n'approche jamais des temples que nul citoyen ne lui parle, ni ne le reçoive, que nul ne l'admette aux prières, si aux sacrifices, que nul ne lui présente l'eau lustrale." Soph. Oed. Roi. 220-250. Il en était de même de l'ατιμια, qui était une sorte d'exil à l'intérieur.

L'exilé perdant la religion de la patrie, perdait du même coup ses droits civils et politiques, n'ayant plus de culte, il n'a plus de famille. Voyez Regulus, prisonnier de l'ennemi, la loi romaine l'assimile à