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Alexandrin reproche à Gorgo et à Proxinoa qui parlent Durien d'écraser tous les mots [Πλατειασδοισαι απαντα?]. A quoi Gorgo répond fièrement, en assénant à l'interrupteur un des plus lourds adverbes de son vocabulaire, qu'elles parlent péloponnésien [Πελοπον νασιστι λαλεμ?], tout comme Bellérophon de Corinthe en son temps.
Le Dorien littéraire échappait d'ailleurs à la lourdeur par le mélange de formes qui est commun à toute la poésie grecque. (Croiset, Hist. litt. grecq.)
Sur oedipe-Roi, lire ds la Revue bleue, les deux articles de Larroumet, 12 et 13 - 1890. Lire aussi l'article sur Oedipe-Roi à la comédie française de Jules Lemaître (impression de théâtre, 3e série 1889)
Oedipe-Roi. - "Jocaste entre en scène. Oedipe et elle sont en présence et vont parler ; C'est ici le point culminant de l'action ; tout dépend de ce qu'ils vont se dire. Où trouver sa justification la fameuse théorise de la "Scène à faire". Cette scène entre Oedipe et Jocaste est célèbre, c'est le modèle du genre. Elle est connue sous le nom de scène de la "double confidence". La scène "des deux bergers" point capital du 4e acte. "Le récit de la mort de Jocaste, le retour d'Oedipe aveugle et le visage couvert de sang, son humiliation devant Créon qu'il a outragé et qui étend sur lui, pour le protéger, le sceptre passé dans sa main, ses adieux à ses enfants, le groupe d'une indicible beauté qu'il forme avec eux, son départ vers le Citheion où a commencé et où va finir la misère de sa destinée, font jailleur une dernière source d'angoisse et de larmes; L'oeuvre du poète est terminée ; le spectateur a éprouvé une des plus fortes émotions, la plus forte peut-être que puisse donner le théâtre, une des plus naturelles, une des plus humaines par le sentimeent de notre misère, de l'incertitude de notre destinée, de notre solidarité dans la souffrance." (Larroumet).