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tous, vit tranquille dans son rancho perdu dans l'intérieur des terres, à plusieurs journées de cheval de n'importe quel village accessible. Il jouit d'une grande influence dans tout le pays, même auprès des indiens dont il est le conseiller (par l'intermédiaire de son frère) au sujet des"arrendamientors" de pâturages dans leur territoire. Après de petites vallées semi-tropicales, avec des hameaux de ranchos, des grands bois aussi, nous arrivons à 10h du soir à Villa Victoria (alias Chinicuila).
26 décembre Coucher à l'hôtel Reforma" (!), sorte de[illisible] d'arrieros, mais aux lits propres (où les criadas peu habituées sans doute aux draps ne nous en mettent qu'un seul !). Le curé, Cl P. Betancourt a une belle tête fine de paysan espagnol, bien qu'ayant, dit-il, une grand mère tarasque, "de las bravas", qui a marqué son caractère. Il s'intéresse au folklore et qqs livres dans l'unique pièce qu'il utilise de la pauvre cure. Nous déjeunons dans le patio, à l'abri car il pleut désespérément ! L'église à demi ruinée par les tremblements de terre, est ouverte d'un côté. Le village est triste sous le ciel gris. Si loin de tout il rappelle pourtant quelque gros hameau de la montagne limousine, avec son cercle de hautes collines, mi landes, mi bois, ses toits de tuile brune, ses murs de boue et ses arbres. C'est une réplique pauvre de la vieille Europe...
27 décembre Il pleut toujours : le camion de Colima ne pourra pas partir avant plusieurs jours, et les chevaux même sont arrêtés. L'abarrotero auquel nous sommes recommandés (un "gros" du pays, au nez bourgeonnant et au feutre (tijano) nous promet des chevaux pour demain.
Domingo 28 décembre On attend toute la matinée les chevaux qu'on est allé chercher au potrero". A 3 h il faut en prendre son parti malgré le beau soleil ! Nous compléterons donc notre connaissance du pays. J'apprends par le secrétaire de la présidence, un ancien instituteur fort "listo" que l'an dernier sur 51 décès dans le village il y en a eu 14 par morts violentes...rixes, vengeances familiales et autres. De fait tous ces rancheros ont un gros revolver au côté, avec un couteau terrible (qu'on fabrique sur place, avec des gaines de cuir coloré de tradition vraiment arabe).