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109 Il est formé par la chaussée derrière laquelle s'entrevoit le toit du vieux moulin de pierres grises, dit le Moulin de la Vallée. C'est par ici vraiment l'entrée du Val sans Retour. Pour y revenir le plus commode est de partir de Tréhorenteuc et de remonter le val jusqu'à Beauvais où il a son origine. Le moulin est silencieux ; l'eau s'échappe par une fissure, laissant à sa droite la roue immobile. Personne dans la masure. Du reste nous n'avons pas vu figure humaine, à part les deux abatteurs d'arbres avec qui j'ai causé une minute sur le sommet de La Troche et qui m'ont demandé l'heure comme je m'éloignais. Comme la route n'est encore qu'une rivière nous la franchissons à gué et prenons par les champs, le long du chemin : c'est une vallée plus large maintenant, une gde cuvette plutôt où tout à l'heure vont paraître les maisons de Tréhorenteuc. C'est un autre pays. Nous longeons des avoines courtes, des seigles. On fait encore beaucoup de pain de seigle en ce pays - et des trèfles en fleur. Nous avons laissé derrière nous toute la poésie du Val [illisible], et Merlin et Viviane, et toutes les fées des bois, et toutes les naïades des eaux. Dans le chemin, rencontre d'une femme qui mène paître ses vaches