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89 Ce jeudi matin, 30 mai. Derrière nous, s'enfuit le pays Vannetais d'où s'en vint Trifine vers la contrée des bois. Elle put le voir longtemps, de cette série de paliers qui montent vers l'intérieur, avec la grande ligne pâle et sinueuse du golfe, pénétrant la terre boisée ou ajonneuse, contournant les îles. Sans doute s'arrêta-t-elle comme Galeswinthe, sa sœur tragique, pour lui adresser un suprême adieu, l'âme pleine de sinistres pressentiments. Après la descente ds la vallée où passe la voie ferrée, les collines qu'on laisse derrière soi vous masquent la mer (à 9 km. environ de Vannes. Et on ne la voit plus. Elven. - Le château à gauche de la route. Des hauts piliers à l'entrée du chemin privé, avec ce nom : Larcouët, qui est le nom de la propriété. Maison du garde : lapins et lièvres sculptés aux angles : grande porte, petite porte à judas. Le Château plus loin, ds le bois taillis. Douve profonde, pleine de végétations foisonnantes où les aubépines tendent leurs branches fleuries. Le château hélas ! en reconstruction, toute une tour déjà refaite. Appartient au Comte du Bot qui veut tout refaire. Il était temps de le voir. Il paraît que le gardien, un ancien gendarme, est obligé de compter tous les lapins de son seigneur et qu'il fait l'élevage du chevreuil. On mettra des truites ds les douves réservées. L'étang vaste et profond, avec ses ilôts de saulaies et sa digue de pierres, moussues de lichens à l'extrémité. Les orties géantes. On a arraché les lierres gigantesques dont les moignons pendent à demi des blessures de la pierre. Il paraît que le compte du Bot espère louer à des américains et qu'il y a eu des demandes.