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144 que je l'ai moi-même cueillie des lèvres d'une vieille mamm-goz, précisément sur les routes des Pardons. Elle a pour elle qu'el-est de circonstance. On pourrait en effet l'intituler : Comment la Bretagne fut vouée à l'ajonc. Joignez qu'elle est fort ancienne, puisqu'elle remonte aux tout premiers jours de la Création. Etait-ce le second ou le 3e jours, je ne sais plus trop. Le certain, c'est que cela se passait le jour de la répartition des plantes. Dieu avait convoqué les différents pays à venir choisir chacun la sienne. Et vous pensez bien que ce fut à qui choisirait le premier. Comme toujours, les gens du midi étaient arrivés en tête et avaient fait main basse sur la meilleure part : " A nous les orangers à nous les roses, à nous les fruits dorés et les fleurs qui embaument ! " criaient-ils tous à la fois, avec leur accent terrible, em moko. Puis, ce fut le tour des autres pays, dont je vous épargne l'énumération. L'un après l'autre, ils s'en allaient comblés. Restait la Bretagne. Naturellement, fidèle à une habitude invétérée, elle avait flâné en route et arrivait bonne dernière. Vous savez que nous ne sommes pas des gens pressés. Puis, la discrétion, une invincible pudeur d'âme, le dédain aussi des contingences, le manque de hâte à courir après les biens de la terre ont été de tout temps parmi nos vertus, d'aucuns disant parmi nos faiblesses. Toujours est-il que lorsque la vieille Breiz se