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392 Les Gallas. 393
supplier en employant surtout les mots ya aboletiko (o ma soeur) [ark'urse ?] parlait deja comme étant possédée. tsayitou esclave Amhara était devant sore et prenant le hem of her garment, disait aussi vite qu'elle pouvait ya gitiko (o ma maitresse). sore cependant restait toujours assise à coté de kourse sur le goulanta et fumait son gaya sans mot dire. Enfin tsayitou lui demanda ses mains et debout mais courbée devant sore, les prit à peu près comme dans les préliminaires du magnétisme animal mais tenant ses paumes en dessous et tournées en haut tandis que celles de sore étaient tournées en haut aussi. Peu après sore eut des convulsions effrayantes car ses longs cheveux allaient et venaient comme pour une tête de méduse et ses gros bracelets d'ivoire se choquaient avec fracas. Enfin elle tomba epuisée sur kourse. alors on porta deux wanta à queue pleines de bière. sore fit ses libations à l'ayana sans les lever de terre puis but 3 gorgées et passa le tout à kourse. Enfin on lui donna un wanta à fond plat et elle en usa de même. Les wanta furent passés aux assistantes qui n'avaient cessé de causer durant toute cette étrange scène. on recommença ensuite à supplier la fée (zari) de descendre sur kourse et cette vieille termina ses convulsions en criant trois fois elöle. Alors on donna à sore une jolie chemise neuve : elle la revêtit et prenant succ.t les 3 wanta remplis derechef elle trempa dedans un coin de sa chemise à droite et puis un coin pris à gauche. on me dit plus tard qu'elle avait donné ainsi sa chemise à la fée femelle. Elle trempa aussi un bracelet d'étain qui fut son don de la fée mâle. Après un autre accès provoqué de même on porta un petit pot de marka et une petite poignée d'herbe verte (marga) dont la vieille begueule fit deux part et trempant dans le marka elle porta l'herbe à droite et à gauche du col de sore et puis sur le haut de sa tête. sore en fit autant de ses propres mains et puis la décrépite Kourse en agit de même. Avant de commencer, sore avait fait du marka les 4 offrandes à l'ayana. on recommença ensuite de plus belle et tsayitou en fesant ses supplications prononça mal un mot Galla : tout le monde y compris sore se mit à rire. Après un moment de silence sore eut un semblant de convulsions : hadouftou (qu'elle vienne) s'écrira tout le monde. on supplia à ses pieds à ses genoux et elle eut un bel accès. quand il fut terminé tsayitou demanda à sore comment était mort le jeune heifer (goromsa) l'autre jour. mais sore dit qu'elle ne savait pas.
oracles de l'antiquité
je demandai à cette occasion s'il existait rien de pareil dans le pays Abyssin. on me dit que si mais qu'on le fesait rarement parce que les prêtres l'excommuniaient, et on employa à ce propos un mot Amharña (yagoral [réserve]) qui signifie faire descendre la fée. Après l'accès on predit l'avenir mais pas toujours et l'on m'affirma qu'on ferait descendre l'esprit sur moi, ce que je n'osai essayer : Qu'on lise l'histoire de la manière de prédire des prêtresses paiennes, de la Pythie, qu'on songe à leur silence à leur refus de parler, à leurs convulsions subséquentes et l'on me conclura je crois qu'il y a ici analogie parfaite. Mesmer cherchait les convulsions et il n'y eut point alors de somnambulisme magnétique. L'Abyssinie et les Galla font comme mesmer ce qui peut expliquer pourquoi il n'existe pas de somnambulisme même spontané chez les Ethiopiens. Les k'allita ou prêtres oromo excitent souvent chez eux de ces convulsions.
vrai hen de walal
Dibar abla dink'i me dit dans son doumfata : borana ourou borana harvas dira wala ce qui met la patrie primitive des Galla près le hawach. Il me dit d'ailleurs que walal qui est en partie daga et en partie k'walla est à coté d'Argoubba et du Wollo. Il me dit cela de lui-même.
Les G. qui ne sacrifient pas sur le M.t Habib donnent le lait et le beurre sans difficulté bien qu'ils soient borana.
borana