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De Transcrire
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loix coutumières 241

est le conservateur du trésor de l'Eglise et des depots qu'on lui confies 13 trahfi töözaz qui écrit et conserve les contrats d'achat et de vente intéressant l'Eglise. Ces trois derniers n'ont pas droit de juger. Dans les contestations entre gens d'eglise le juge ordinaire est l'agafari ou portier de l'alata bien qu'il n'ait pas droit de présence au chapitre et ses jugemens sont sans appels sauf devant le lik'a matan ou lik' protecteur de l'Eglise. Il n'existe pas de röösǎ dabr dans les églises rurares.

successions

Le partage après decès a lieu sans distinction de sexe dans le pays Amharña : frères et sœurs ont les mêmes droits. si une sœur a reçu une dot lors du vivant de son père et pour son mariage cette dot est regardée comme avancement d'hoirie et elle prend part au partage pour ce qui lui reste à compléter une part prenante aux biens appartenant à son père lors du decès de celui-ci. un enfant adultérin même élevé chez le mari de sa mère n'a aucun droit à moins que ce dernier ne l'institue coheritier expressement et par testament. Le père a le droit de desheriter même en tout et pour tout : il peut par conséquent avantager un enfant à son gré.

on teste en présence de son père confesseur et oralement : on peut y joindre un ou plusieurs anciens : mais le témoignage du confesseur est regardé comme suffisant et il n'est pas obligé de garder le secret sur ce point. le lék'a kahnat de Gondar se trouvait très-mal d'un erysipèle à la tête fit son testament et guerit ensuite mais son testament étant devenu public il perdit plusieurs [amis ?] qui avaient de larges espérances sur son succession. Lik'atkou fit écrire sur des billets separés de parchemin et sans adresse ses dispositions testamentaires adressées aux personnes qui lui devaient.

assassinat δ

Le procès pour meurtre ou blessures ne peut être intenté que par le plus proche parent du mort ou par le blessé. Ainsi quand l'alaka de tsyon à Adwa tua sa fille le dammaña était la mère de la victime qui étant en puissance de mari ne put pas poursuivre ce dernier. De même un jeune homme ayant tué son frère, le père était le dammaña mais ne poursuivit 89 ι pas afin de ne pas se priver de son dernier fils car à moins d'être homme d'eglise on n'a aucune sécurité pour l'avenir si l'on n'a pas d'enfans. La religieuse qui vint avec moi de Suez tua en l'étranglant son enfant adultérin pour ne pas rompre avec son mari et comme le père n'était pas connu il n'y avait pas de dammaña. c'est ce dernier seul qui tue de sa main le meurtrier.

un despotisme tout pur ne peut jamais long-tems exister, sans des institutions ou coutumes qui par le principe d'heredité ou par celui d'élection garantissent ou la sureté de propriétés ou la levée des imports qui met la propriété foncière en contact avec le Roi. or le gouvernement de l'Abyssinie est despotique, même depuis la chute de la Royauté : d'un autre coté les taka sont hereditaires et tellement à l'abri de l'arbitraire Royal qu'ils ont donné lieu à l'axiome juridique : samay ba tarak'ou mödr ba tak'a. (le ciel par la Lune la terre par le taka) Le taka est de tems immémorial héreditaire. s'il meurt sans posterité male sa fille succède et le mari de cette fille exerce les fonctions de tak'a du chef de sa femme. Les enfans de cette fille succèdent ensuite. A defaut d'enfans le plus moche parent male succède ou si l'heritier du Tak'anat est trop jeune un autre gère par interim jusqu'a ce qu'il atteigne l'age de raison. si un tak'a par suite des malheurs si fréquens en Abyssinie est obligé de quitter le pays avec toute sa famille, le choum ou chef nommé par le Roi, désigne (agar waddo) [du ?] consentement du pays, un autre taka mais si le tak'a primitif ou son heritier revient il a le droit de reprendre son tak'anat. L'institution du tak'a est tellement enracinée dans le pays qu'il n'est pas admis que le Roi puisse le destituer, même en cas de prévarication grave car sa personne ou ses biens sont passibles dit-on et non son office qui ne peut être separée parce qu'elle tient à sa famille dont aucune puissance ne saurait le détacher.