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121 127 Sejour à Toudjourah
jeu de balle α
4 11 fevrier. Tous les soirs les hommes de ce village s'assemblent sur un terrain ouvert au SE. des maisons et près les tombeaux de ce coté. on y joue avec grande ardeur avec une balle aussi grosse que celle du blé et qui paraît faite de chiffons et non couverte. chacun des deux partis a son servant qui est un homme fait. Quand il a la main l'autre servant le prend par derrière la main à sa ceinture et suit tous ses mouvemens. Le servant tourne de tous les cotés en fesant la feinte de jeter : enfin il jette par terre et près de lui. on saisit la balle au rebond et on tache de la toucher avec le dos de la main ce qui parait compter. pour gain. mais le plus souvent un adversaire se jette sur le joueur et l'empêche. on court beaucoup à ce jeu et souvent on est renversé dans l'ardeur pour accrocher la balle qu'on nomme koso. A la nuit tombée les joueurs vont se laver dans la mer. ce jeu exerce plus et est moins dangereux que le mail des Somal. on a gagné le jeu quand on a compté jusqu'à dix et on fait un point quand on a attrapé la balle après l'avoir jetée par terre.
Serment β
Le serment solennel des ouda'el se fait en égorgeant une brebis ou belier ?) dont on brise ensuite un des os.
Debenet, gousagousa sont des noms de tribus ouda'el.
esclaves γ
19 fevrier. Kamyl - qui est venu nous voir auj. nous a dit : c'est une honte ici pour un Ada'li d'en servir un autre ou même de lui rendre dans le village aucun service pour gages. Cependt. en route il y en a plusieurs qui moyennant une récompense soignent les chameaux, font le pain etc. Ici, tous ont des esclaves et c'est par les esclaves seuls que Toudjouraha subsiste depuis un tems immemorial. Depuis que les Anglais ont pris A'den quelques esclaves y ont trouvé un refuge entr'autres un esclave de mon frère qui y est resté un an. Mais ayant découvert sa retraite j'y allai le réclamer à l'Agent Politique qui me le rendit dès qu'il vut que son maître était habitant de Toudjourah.
armes δ
même dans ce village nous ne sortons jamais de la maison sans le göle et un baton. Ce dernier est notre arme si nous n'avons affaire qu'à un seul homme : s'il y en a plusieurs nous tirons le göle.
poignard ε
Le göle Ada'li a une lame de 0.4m de long sur 0.06m de large aux 2/3 c'est a.d. près de la pointe : il a deux tranchans doit être en acier de l'Inde est fabriqué ici et coute deux th. Sous les ornemens de cuivre ou d'argent dont on le décore ainsi que son fourreau qui est en cuir d'un rouge foncé. Le göle est porté à droite et lorsqu'on l'a tiré il est dans la main la pointe en bas comme un poignard. L'axe de la lame forme une arête leger.t saillante par rapport aux deux creux qui le dessinent. on le repasse sur sa sandale.
[dessin]
chevaux ζ
Les chevaux Somal sont plus durs à la fatigue que ceux des Abyssins, puisque quelques uns d'entr'eux partent de Barberah et viennent piller jusque chez les Eysa, tribu qui s'étend de l'autre coté au golfe ici. Ces chevaux boivent le lait de chameau et souvent la queue des moutons. Les chevaux Abyssins ne font jamais de longues courses.
caravane η
Le 17 fevr. est entrée une petite caravane venant d'Awsa en six jours et composée de 20 chameaux et deux esclaves. La plupart des bêtes portaient du grain princt. du [mouhella ?].