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De Transcrire
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2 Il était infini, le silence. Il n'y avait même pas un chant d'oiseau. La forêt se recueillait aux approches du soir. Droit derrière nous, dans le fond de la perspective, le soleil se couchait comme à l'extrémité d'une avenue tracée pour aller à lui. Ses rayons affaiblis coulaient sur la pente, accrochant de ci, de là, aux fûts des arbres en bordure de la route, des haillons lumineux, les lambeaux de sa pourpre royale, oubliés par lui dans son départ. Et les jeunes châtaigniers surtout recevaient de cette lumière à demi disparue un éclat singulier. Leurs feuilles multicolores, celles-ci d'un vert jaunissant, celles-là toutes dorées, d'autres presque passées au rouge, semblaient autant de petites oriflammes flottant à un pavois. On eût dit à la lettre des arbres pavoisés. Quand on est descendu dans la vallée, une double rangée de pins majestueux vous accompagne comme autant de hautes colonnes bardées d'écailles lilas, mauves ou rubescentes, avec, pour chapiteaux, leurs grands panaches sombres. D'où tombe une nuit