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St Germain le 3 oct. 62
je suis entrain de me morfondre après un voyage pour rien à Lyon. je n'ai en définitive qu'une hâte c'est de retourner à Alger malgré les difficultés, les appréhension que cela représente.
il me faudrait voir Barrère au passage et l'interroger sur l'évolution de la situation au Hoggar pour en noter tous les détails afin de réserver à l'avenir une publication éventuelle de toutes ces notes.
Actuellement la situation se résume ainsi : (pour moi !) Si Ahmed chef de Katiba ds le Constantinois (voir Parisse) venant du Mali avec quelques hommes mais un armement respectable et un équipement de fantassin, s'installe au Hoggar en mai-juin pour y recruter et former des troupes. il apparaît à Tam le jour de l'indépendance le 5 juillet en [avion-planeur] présentant une troupe de 300 hommes environ à neuf de pied en cape défilant correctement. il se présente à la foule venu l'applaudir à pied derrière sa troupe saluant de son chapeau à larges bord tel un Fidel Castro algérien grand fière allure, barbe noire, poignée de main large et généreuse. Le lendemain de son arrivée le colonel sous-préfet recevait un télégramme précisant que ces troupes nétait pas régulières. il n'en laisse rien paraître. Les troupes repartent dans la nature et obtiennent au bout de quelques jours d'installer à Tam un P.C. dans la villa que possédait les officiers du 3e bureau français (villa Godard) Le chef de ce P.C. est Si Tayeb adjoint de Si Ahmed.
Formé ds une école de cadres certainement dans un pays satellite de l'U.R.S.S. j'ai longuement discuté avec Si Tayeb C'est un jeune officier d'une trentaine d'années petit, l’œil
noir et brillant, souriant, qui prend très au sérieux ses
nouvelles fonctions ; il est sûr de son idéal révolutionnaire. il voit la révolution promue par l'armée à la Fidel Castro : des civils militaires formant les cadres du pays sévèrement