4:47:3918

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

120

Le Juif-Errant. – Maman, à Rosporden, me dit que le Juif-Errant, passant à Poul-Affret, en Kerity, dit :

— La dernière fois que je passai par ici, il y avait une forêt en cet endroit.

Je questionne la petite bonne de Tante Cine. Elle me cite un mot identique : En passant par Rosporden, il dit :

— La dernière fois que j'ai passé, il y avait une prairie à la place de cet étang.

Tous les cent ans, dit maman, il passait.

Concarneau. – Mardi gras, 27 février 1900. Venu à la Ville Close. Le vrai Concarneau est là, vrai berceau de pierre de tout ce pays marin. Le profil de la Ville Close était exquis à voir, ce matin, de l'atelier de Granchi. Par derrière, les fonds harmonieux de Keryolet et du Passage — Des lignes molles, flottantes, délicieusement ondulées. De la couleur beaucoup. Et puis, là, sous les yeux, au premier plan, cette ceinture de remparts, ce Saint-Malo du Sud, un St Malo à l'ancre dans un fonds de baie, au lieu de faire pointe dans la mer. Par endroits au-dessus de la ligne grise des remparts, une silhouette de toit, un angle de pignon, dépassant la crête et, à droite, le clocher de l'église, en forme de colombier, sur sa haute butte verte. Les gazons des glacis mettent de ci de là sur la pierre une fraîcheur vive. – J'ai franchi les deux ponts, et pénétré par la vieille porte massive, flanquée de 2 tours. Tout de suite, à gauche, l'ancienne caserne du Rosaire ds la rue Vauban. Je prends, à droite la rue qui suit les remparts. Il y a là une rue de derrière, tout à fait étrange et caractéristique. — De vieux pignons à fenêtres ogivales du XVIe Siècle — Une surtout. Au rez de chaussée, une porte large donnant accès dans quelque magasin de décharge