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Quant à St Gregoire s'il n'a absolument rien dit sur St Maur, il est facile d'excuser cette lacune. Nous savons en effet que dans ses livres sur "la Gloire des Confesseurs" et sur "les Vies des Pères" il ne mentionne guère que les Saints nés dans les Gaules ; c'est ainsi qu'il ne comme ni Samson ni Magloire évêques de Dol et qui étaient de sa province, ni Gildas, abbé de Ruijs, surnommé le sage. Tous cependant jouissaient d'une célébrité égale à leur Sainteté, et avaient quitté l'ile de la Bretagne pour venir dans l'Armorique, soumise alors au métropolitain de Tours. Bien plus il ne donne pas même place dans ses écrits à plusieurs Saints très connus, qui brillaient de son temps, non loin de la ville de Tours. Comment se fait-il en effet que sa plume néglige de tracer les noms de Mesmin de Micy, de Lifard de Meum, de Carilefus de St Calais, de Leonard de Vaudavre, tous quatre abbés de même que d'Almirus, de Roamirus, de Constantinianus et d'autres encore qui sont honorés d'un culte solennel par les Orleanais et les Monceaux ? La raison en est qu'un seul écrivain ne saurait suffire à tout. Et tandis que Gregoire est absorbé par les miracles de St Julien et de St Martin operés à Tours et en Auvergne sa patrie, il ne pense guere à ce qui se passe ailleurs et ne s'y arrête pas.
L. J. C.