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Ar mor, dindan an heol zéder, Ar mor skeduz a c'hwarze sklêr, C'hwerz sklêr ar mor glaz a zo dous Evel ar zei pe ar voulous.

Ha war ar mor, joaüz a leiz, A chwerzè kalon pôtred Breiz ! O vont dre hentchou ar mor don 'n eur ganan kan braz ar pardon.

Rag, pardon Breiz a zo hirio, Pardon ar ré a gar ho bro.

A Port-Haliguen, – à droite du bassin, on lit « Cale Dréfus » ; au-dessus, une croix, et à côté l'on a rectifié « Dreyfus ». C'est là qu'il a pris pied sur la terre de France.

Le tailleur de l'Ile aux Moines, un infirme, sans jambes, qui conduit les mariages à la mairie, à l'église, chez eux, en chantant et en dansant sur son moignon. Il s'appelle Augustin Pico. Il donne une impression diabolique. – Il semble qu'une âme altière et farouche habite ce corps difforme. Et le type espagnol des jeunes filles de l'île aux Moines (?).

Toute la cale de l'Ile aux Moines, garnie de monde. Des citadines, avec des ombrelles, et les belles filles de l'île, et les mousses aux jambes nues, trempant jusque dans la mer haute, une grappe colorée, délicieuse de nuances et de tons. Les Iliennes, leur coiffe exquise en forme de résille blanche sur les bandeaux de cheveux au-dessus du front, les ailes retombantes, et combien fines et jolies de visage ! La robe est claire, blanche ou safranée, semée de petites fleurs, moulant la taille si svelte. Je demande à l'une d'elles, Désirée Béven, qu'on appelle Dédé. Elle consent à se laisser photographier par Sevrette. Sur la robe claire, le petit châle de dentelle noire fait résille, lui aussi, comme la résille de la coiffe fait diadème. — Notre arrivée dans le vaste cercle de Cromlech : les menhirs en guirlandes de lierre, les intervalles remplis par des murets de pierre. Le tailleur et son chant tout à coup...