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cette route et comme je lui dis :
— Hirie, e braw dorna !
Il me répond :
- Ia, fat, otro Braz !
« Car, ajoute-t-il, en breton, je ne me trompe point, n'est-ce pas ?
— Oui, oui, fais-je c'est bien moi.
Il me montre Robert.
— C'est votre petit garçon.
— Oui.
— Vous en avez de plus grands.
— Oh ! oui, fais-je, j'en ai un qui est déjà licencié.
Alors il réplique.
— Ils doivent bien marcher, n'est-ce pas ? Mais dame ! vous leur avez montré le chemin.
Je quitte ce brave homme à [figure fine?], qui se souvient encore de moi, et nous grimpons le raidillon vert. A gauche la route a l'air de s'en aller vers Buguelès : il y a là un autre bois qui nous tente et nous y descendons, en franchissant un talus. Ici le fourré est presque inextricable. Robert joue au pionnier. Et il est tout heureux de ce rôle qui lui permet de vivre toutes ses lectures robinsonnesques. Je comprends sa joie : elle fut si souvent mienne au temps où je rêvais d'îles désertes et d'aventures merveilleuses dans l'inconnu ! Nous gagnons ensuite sur la droite le sentier qui mène à travers les ajoncs jusqu'à St Gonval. Nous jetons un coup d'œil en passant sur la vieille chapelle, si décrépite et d'un si grand air d'abandon. L'échalier qui mène dans son petit enclos porte une inscription que je relève et que