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De Transcrire
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114 sa lutte épique contre le curé, à propos de l'ouverture de la maison des sœurs, puis à propos des bancs qu'on lui refusait à l'église. Marianna confirme et évoque ses propres souvenirs, en particulier son entretien avec le recteur à confesse. Le recteur lui reprochait de prendre le parti de sa maîtresse. « Comment, dit Marianna, vous recommandez tous les dimanches, en chaire, aux domestiques d'aimer et de respecter leurs maîtres » — « Je ne vous donnerai pas l'absolution » lui dit le recteur. Soit, répondit-elle, mais quand il vous plaira de me la donner, vous viendrez me chercher à votre tour. » Le recteur ne se fit pas prier davantage. Les gens de Spézet viennent toujours tâter Anna pour savoir si elle ne voudrait pas retourner au milieu d'eux.

Après Anna, c'est le tour d'Emile qui me raconte toute la triste vie que lui a fait mener sa femme, avec la complicité de sa belle-mère. Il paraît qu'un jour elle se précipita par la fenêtre, étant soûle. Mais quand Emile descendit la relever, elle avait à peine une légère écorchure au bras. Une autre personne se serait rompu les os. Toute cette soirée me laisse un ineffaçable souvennir. Il y aurait un livre passionnant à écrire avec les histoires d'Anna à Spézet. Ce serait