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80 toutes deux vieilles filles, tenaient une des hautes maisons anciennes qui se dressent sur le quai de Tréguier, au bas de la Gde Rue, dans celle de droite, un café restaurant où, les jours de marché, se donnaient rendez-vous tous les fermiers aisés et même les bourgeois. On y mangeait une cuisine abondante et succulente, des trois et quatre plats, arrosés à discrétion de vin et de cidre pour la somme invraisemblable de 1 [F?]. Leur café recevait toute la bourgeoisie de Tréguier. L'une d'elles s'appelait Catherine, l'autre [blanc]. C'étaient deux types du vieux Tréguier d'autrefois. M. Husson pourrait, parait-il, me donner sur elle des renseignements intéressants, car ce sont deux physionomies à faire revivre. Elles avaient déjà cette originalité qui m'a frappé chez leur nièce Mme Hardy. Elle se contentaient de vivre de leur commerce et ne cherchaient pas à gagner de l'argent. Leur réputation d'hôtelières incomparables étaient pour elles un titre d'honneur qu'elles mettaient au-dessus de tout. Elles étaient bien du Tréguier de Renan, de la cité de l'idéalisme. — Mme de Coëtlogon et Mlle de [Tesnière?] nous quittent lorsque nous sommes sur une des voies de St Gonval et nous revenons dans le soir déjà tombé, assistant à cette agonie de la lumière qui est toujours un drame si merveilleux sur cette côte. Dans le bois aux fougères, les ronces, comme devenues vivantes aux approches de la nuit, semblaient tendre vers nous leurs bras armés pour nous retenir