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voici :
P.B.R.. (puis quelques lettres effacées, semble-t-il, 1744.
Sur la porte sud de la chapelle, des graffiti bretons, à la craie : un bateau, toutes voiles déployées ; au-dessous des noms de gamins dont un Menguy, puis qquechose qui ressemble à un tas de varech que l'on brûle et d'où s'élèvent des fumées échevelées. — Un autre échalier sans inscription fait face au précédent à l'autre bout de l'enclos. Les pierres de la chapelle sont à demi descellées. Au chevet une petite fenêtre gothique, grande à peine comme une meurtrière, avec de petites vitres cassées derrière lesquelles on aperçoit des branches de sapin desséchées, destinées sans doute à parer l'autel. — Nous passons auprès de la fontaine sacrée où Robert se désaltère. Une femme lave au lavoir et les coups de son battoir sont tout le bruit de la solitude, avec le ronflement d'une machine à battre au loin.
Nous prenons le chemin qui va vers la route de Plougrescant, mais tournons à gauche. Robert ayant faim, l'idée m'est venue de gagner par ici le Guermel, et de l'aborder par terre, chose que je n'ai encore jamais refaite depuis le temps où, vers 1876, j'y descendis un jour à cheval, en compagnie d'Albert Péron. Quand je dis à Robert que je fais cette route pour la première fois, il rayonne. L'idée que moi aussi, je vais comme lui à la découverte l'enchante.
— J'aimerais cette vie, me dit-il. Marcher sans savoir où l'on arrivera ; coucher à la belle étoile... Dis, papa, nous devrions