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72 En route, Mme Mosher évoque des souvenirs de Maharit. Elle me conte comment elle la connut la première fois au Congrès de l'Union régionaliste, à Guingamp, lorsque Vallée et Le Moal la lui amenèrent à l'Hôtel de France. Elle chanta à cœur perdu pour elle. Mme Mosher la pria de l'accompagner chez le photographe. C'était la première fois qu'elle se trouvait devant ce mystérieux appareil, — la première fois et la dernière. On la prit d'abord dans une pose assise.

— Vous direz quand vous serez prête, Maharit.

Elle se livrait, en effet, à toute une mimique pour tâcher de rentrer dans la manche sa main paralysée, voulant paraître tout à fait à son avantage et qu'on ne vît point son infirmité.

Mme Mosher désira l'avoir ensuite dans une attitude moins compassée, plus agissante, telle qu'elle devait être, quand elle pélerinait par les routes, se rendant d'un sanctuaire à l'autre. On exprima à Maharit le désir de Mme Mosher.

— Je ne peux pas, répondit-elle, je n'ai pas mon parapluie.

Le parapluie est, en effet, l'attribut indispensable de toute Bretonne en marche. Mme Mosher, heureusement, avait le sien. On le tendit à Maharit qui le passa sous son bras, selon le rite, et c'est lui qui la complète dans la photographie que je possède.