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De Transcrire
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bientôt prolonger au delà de cette anse, à ce que j'ai su. Rencontré sur le chemin deux bigoudenn. Elles avaient quelque chose de mystérieux et de fin. Elles m'ont jeté un clin d'œil au passage. Elles se tenaient par le bras. Et j'ai goûté chez elles une fois de plus cette impression d'étrangeté que me donne toujours cette race. Elles ont des figures d'Orient, ces filles d'ici, brunes, d'un brun broussailleux, et d'une indolence si noble, quand elles veulent bien. La citadine s'est affinée : elle n'a plus rien de la massive Bigoudenn des champs : elle a abandonné les jupes trop amples et cet affreux cordon des reins qui leur fait les hanches d'une rotondité énorme. Et leurs traits surtout ont quelque chose de plus spiritualisé. Rien de très vif ni de très intelligent toutefois. Mais une sorte de [illisible] molle : le grain de la peau est plutôt ambré, les paupières longues, avec des cils qui battent doucement, les pommettes très saillantes, les yeux beaux, mais d'une beauté languide. Ces sont des créatures d'amour, de sensualité tranquille. Car selon le mot de Nicolas, elles "ne rendent pas". Rien ne vibre en elles. Elles sont orientales en ce point encore. Goût de conteurs et goût de bruit. Le dimanche, le grand rendez-vous,