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Tual Kerangouez faisait d'elle le plus grand état. Elle aussi avait pour Tanguy une affection singulière. Elle aimait en lui l'orphelin qu'il était, un « fils de la route » comme elle, disait- elle en son langage étrange, quasi biblique. On la disait « guérisseuse ». Les simples de la forêt et du [ménez?] n'avaient pas de secrets pour elle. Elle avait à son actif des cures vraiment miraculeuses. Avec cela conteuse d'histoires. Elle en savait « aussi long que les temps ». L'hiver, autour de l'âtre central, elle en débitait, débitait, et Aliette et Tanguy ne se lassaient point, enfants, de l'entendre. Plus tard, quand on travaillait la nuit pour les commandes pressés; en plein hiver, elle était encore celle qui contait, au bruit des tarières et des haches, taillant ou creusant. Elle [surtout?] avait poussé les deux adolescents à s'aimer. « Vous êtes marqué, l'un pour l'autre » disait elle, et elle leur montrait dans leurs mains des signes on équivoques de la conjonction prédestinée de leur deux planètes. Car elle se connaissait aussi en astres. Elle savait la langue des étoiles, et leurs routes, et comment elles décieent des affaires humaines, la nuit de la Saint-Jean. Elle aura même prévu les traverses qui sépareront momentanément les deux jeunes gens, et ce sea elle qui aidera Aliette à supporter les heures pénibles, pendant que Tanguy fera son épquipée d'Islande. Elle aussi qui, durant ce temps, fera de mystérieux sortilèges, dans les bois, avec les simples de la forêt, pour faire revenir l'ensorcelé des filles de la mer, combattant le charme des sirènes, par celui des Oréades, non moins divines.