1:36:2035

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Mercredi 21 Janvier 1953

Départ à 8H avec le Lt Veldeman, qui connaît très bien la région. Pluie (exceptionnelle pour la saison). Au lieu de prendre la route indiquée par Hallemans, nous suivons un itinéraire différent que Veldeman connaissait. Regs et passages difficiles, sable. Nous arrivons à Outeid Tourarine, piton en forme de mamelon au S.E du massif à 10H15 (44 km). Les derniers km. se sont faits dans la dune, et ont été très difficiles : on avançait au pas. La daya d'Aïn Sbekhat est à 6 km au N.E. Nous y arrivons à 11H10. La daya est une dépression entre les dunes, emplie d'eau pendant l'hivernage. Des roches affleurent, donnant aux préhistoriques la matière première. Le matériel est d'une abondance extraordinaire (v. ph. p. 93). Nous ne sommes restés que 3h et en avons emmené des centaines de pièces : bifaces (de très rares chelléens, nombreux acheuléens) : des hachereaux, [sphéroïdes?], disques, etc... en ne prospectant qu'un côté de la daya et encore! Et le Lt Bayard, qui découvrit le gisement en 1940, en avait déjà emporté un bon lot, qui est aussi à l'IFAN. Ce gisement typique est le seul de ce genre que j'aie rencontré au cours de la tournée : Veldeman me dit qu'il en existe d'autres cependant dans la région, près d'autres dayas. Impression recueillie sur place : les grandes dunes de l'Achkar, qui encerclent la daya et montent à l'assaut de Tourarine, préexistaient à l'installation des Acheuléens. La daya leur doit son existence. Comme quelques bifaces chelléens y ont été trouvés, ne faut-il pas penser que la grande période sèche de formation des dunes est préchelléenne? La question est d'importance et il serait bon de voir la région de plus près...