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souvent raides. Parfois des "esteros" d'eau douce : ruisseaux qui n'ont pas eu la force de s'ouvrir un chemin jusqu'à la mer, et qui forment des petites lagunes, filtrant évidemment par delà la minces barrière de sables. Dans l'un d'eux on aperçoit l'oeil d'un caïman sur lequel nous lançons vainement quelques décharges de pistolet. Dans la nuit, Don Clema ne trouve pas le chemin pour franchir une haute barre rocheuse et nous nous perdons dans un bois tropical assez fourni et encombré de lianes, parce que voisinant avec un "estero" d'eau douce. Il faut dormir finalement sur la plage sous la croix du sud, entre de vieux nids de tortues de mer, car le phare (qu'on aperçoit) est toujours loin.
25 mai Arrivée par de jolies plages au phare de San Telmo : tour carrée et maison blanche situées sur un rocher, d'aspect marocain, au dessus d'une jolie anse de sable doré et d'eaux claires bleu-vert, avec un chapelet de récifs, une presqu'île et une île. De là-haut on contemple une immensité d'océan bleu, vide, puis vers la terre une autre immensité de bois fauves, puis verts le long d'un petit ruisseau (à demi-sec en cette saison). Une seule case d'indiens visible. Pas un champ cultivé qqs porcs et vaches, peu nombreux, se promènent dans ce vaste maquis. Le "farero" " Don Porfisio, un costeno plus que brun (marié à une ranchero blanche) en a gros sur le coeur : les indiens ne veulent pas le laisser cultiver des terres, à lui ni à personne des "racionales" sous prétexte que leurs abeilles ont besoin de tous les bois (immenses !) et de tous les buissons pour faire leur miel. A peine ont-ils accepté de lui louer