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père de Lolo, laquelle habitait Saint-Servais, fut bonne chez nous, puis mariée à Jacques Landouar. Nous avons visité les belles roches qui sont sur la pente méridionale de la montagne, trois formant comme trois menhirs en ligne au dessus d'une masse de rochers éboulés dans les bruyères. Puis sous la pluie fine, mais dans une lumière déjà plus claire, nous avons descendu le chemin vert jusqu'à Saint-Servais. Oh ! l'enchantement que cette arrivée dans c village de vallée, entre les noisetiers ; sur le bord du chemin quelques maisons en ruine d'où les gens d'autrefois sont partis. L'église a un aspect délicieux derrière son rideau de pins sombres. (J'ai oublié de dire plus haut qu'on ne voit plus que les fondations de la chapelle de Saint-Michel ensevelies sous l'herbe drue de la montagne. Laget fait remarquer à ce propose que les chapelles Saint-Michel sont toujours sur des ? lieux, et que dans les anciens actes, la Saint-Michel était toujours postée ? : la Saint-Michel de Monté-Garan Léon observe que rares sont les anges, les divinités secondaires qui sont ainsi traités comme des saints.) Revenons à saint Servais. Un petit chemin sombre sépare le cimetière du jardin du presbytère et de la maison d'école où je suis né. C'est dans ce chemin qu'est la fontaine du saint, au nord ouest de l'église. La fontaine est un haut édicule dont le fond est en forme de pignon et en avancée est une voûte de pierre avec deux petits bancs de chaque côté, sous laquelle se creuse la claire fontaine. On descend ce petit chemin. Au bas est l'une des rivières courantes qui ont leur confluent au bas du bourg. C'est là qu'autrefois j'ai passé à gué, le pont n'étant pas encore construit. Elle est très belle cette grande ceinture de hauts sapins qui entoure le vert cimetière. Ils furent plantés du temps de papa. Chaque notable de la paroisse voulut fournir son arbre et papa aussi y a le sien. L'église est un beau monument du XVIIe siècle qu'on a réparé intelligemment d'ailleurs en plusieurs endroits.