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Version du 18 février 2017 à 19:11
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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du vendredi 20 mars]
J'ai eu la bêtise, hier soir, d'avaler un os de poisson qui est resté fixé sans ma gorge, en sorte que j'ai eu une nuit un peu traversée, et nous ne nous sommes levés, ce matin, qu'à huit heures 1/4. Il est vrai que le soleil manquait au rendez-vous habituel. Jenny est entrée dans notre chambre, en nous annonçant qu'il faisait froid, et c'est vrai. Voici une de ces journées dont Loli parle dans la Mort de Philae, et qui n'ont rien d'Egyptien. Le ciel est couvert d'un immense linceul grisâtre, pommelé au zenith où s’aperçoivent à peine de petites déchirures de bleu. Le vent impétueux hier, mais tiède encore, est devenu rageur et aigre : on dirait une mars d'Europe. Et tout est comme refroidi, comme dépaysé. Les couleurs se sont en partie éteintes : le fleuve apparaît vraiment jaune et comme souillé. Les montagnes lointaines se confondent presque avec le gris du ciel : leurs roses se sont fanées. Les palmiers sur la rive droite ont comme un air triste. Nous venons de passer à aboutig. La scène d'hier soir me revient : sept ou huit garçons ou fillettes, assis dans la nuit sur la berge, faisant la veillée avec nous dans l'ombre. Quand nous sommes allés nous coucher, ils étaient encore là, silencieux dans la ténèbre. Frances leur a envoyé du chocolat qu'un home est allé leur distribuer et pendant qques secondes on a entendu comme un gazouillis d'oiseaux, cependant qu'au loin, les chiens " parias ", comme on les appelle, aboyaient aux abords du village invisible. On se demande quand ces gens se couchent et aussi quand ils mangent et ce qu'ils mangent. Nous en rencontrions, hier, le long de la route, revenant du marché de Balliana, qui rompaient pour les sucer des brins de cannes à sucre. Les dattes aussi sont une partie de leur alimentation : et puis, il y a les oignons, et il y a les fèves. Vers 9h1/2 des déchirures plus grandes se fond dans le gris du ciel. La lumière nait (V. 31 janvier)