Différences entre versions de « 4:47:3914 »

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
116
 
116
  +
 
poursuivi, et que, parfois, on le voyait, en
 
poursuivi, et que, parfois, on le voyait, en
 
plein travail, redresser brusquement la tête, comme
 
plein travail, redresser brusquement la tête, comme
 
si une voix venait de l'appeler, puis essuyer sur
 
si une voix venait de l'appeler, puis essuyer sur
sa figure pâle une sueur subite. - De son mariage
+
sa figure pâle une sueur subite. De son mariage
 
avec Madalen il avait eu trois enfants, un
 
avec Madalen il avait eu trois enfants, un
 
premier-né qui était mort en naissant, puis
 
premier-né qui était mort en naissant, puis
Ligne 15 : Ligne 16 :
 
l'enfant une affection très vive et dont c'était la
 
l'enfant une affection très vive et dont c'était la
 
grande joie, les jours de congé, de tailler des images
 
grande joie, les jours de congé, de tailler des images
à la petiote. On avait souvent conseillé à Tual
+
à la petiote. On avait souvent conseillé à Tual
 
Kerangouez de se remarier ; plus d'une riche
 
Kerangouez de se remarier ; plus d'une riche
 
sabotière venue avait brigué sa main. Mais
 
sabotière venue avait brigué sa main. Mais
Ligne 26 : Ligne 27 :
 
Mamm an awel, ainsi appelée, d'un sobriquet qui
 
Mamm an awel, ainsi appelée, d'un sobriquet qui
 
lui avait fait oublier à tous et à elle-même son nom
 
lui avait fait oublier à tous et à elle-même son nom
véritable - si vieille qu'on la disait plus ancienne
+
véritable si vieille qu'on la disait plus ancienne
 
que les arbres et que les chênes, dit-on, les chênes
 
que les arbres et que les chênes, dit-on, les chênes
 
de dix huit pieds de tour lui parlaient comme
 
de dix huit pieds de tour lui parlaient comme

Version du 22 mai 2019 à 11:09

116

poursuivi, et que, parfois, on le voyait, en plein travail, redresser brusquement la tête, comme si une voix venait de l'appeler, puis essuyer sur sa figure pâle une sueur subite. – De son mariage avec Madalen il avait eu trois enfants, un premier-né qui était mort en naissant, puis Samuel, qu'on disait un peu faible d'esprit, puis enfin Aliette. Celle-ci, en naissant, avait tué sa mère, ou du moins épuisé en elle la source de vie, car à partir de ce moment Madalen n'avait fait que décliner. Elle était morte un jour de neige. Elle avait avant de mourir recommandé sa fille à Tanguy Leïzour qui avait, d'ailleurs, pour l'enfant une affection très vive et dont c'était la grande joie, les jours de congé, de tailler des images à la petiote. – On avait souvent conseillé à Tual Kerangouez de se remarier ; plus d'une riche sabotière venue avait brigué sa main. Mais cette expérience lui avait suffi. Il s'était rencogné plus avant dans son humeur silencieuse, hantée des souvenirs mauvais. Et il s'était contenté de prendre à ses gages une vieille femme, la veuve d'un ancien ouvrier sabotier, tombée au rang de ramasseuse de bois mort, la vieille Mamm an awel, ainsi appelée, d'un sobriquet qui lui avait fait oublier à tous et à elle-même son nom véritable – si vieille qu'on la disait plus ancienne que les arbres et que les chênes, dit-on, les chênes de dix huit pieds de tour lui parlaient comme à une contemporaine. Elle avait accepté de venir faire le ménage de la hutte. C'était du reste, une femme très entendue, d'une propreté méticuleuse et dont l'avis était toujours bon à prendre.