Différences entre versions de « 4:46:3649 »

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
 
Ligne 11 : Ligne 11 :
 
feu à la moindre étincelle.
 
feu à la moindre étincelle.
   
Une année, j'étais servante à [Loqueltas?]
+
Une année, j'étais servante à Gueltas
 
chez Lollo Bellec, un oncle à moi. Un dimanche
 
chez Lollo Bellec, un oncle à moi. Un dimanche
 
que j'étais plac'h ar guer, pas moyen d'avoir
 
que j'étais plac'h ar guer, pas moyen d'avoir
 
de feu pour préparer le repas. Un des fils de
 
de feu pour préparer le repas. Un des fils de
la maison alla au portez-arm, [illisible?] le
+
la maison alla au portez-arm, décrocha le
fusil, disposa une bout d'étoupe sur l'âtre
+
fusil, disposa une boule d'étoupe sur l'âtre
 
et, à mon grand effroi, y tira un coup de
 
et, à mon grand effroi, y tira un coup de
 
fusil pour y mettre le feu. Jamais je n'ai
 
fusil pour y mettre le feu. Jamais je n'ai
Ligne 23 : Ligne 23 :
 
pu aller chercher de feu ailleurs.
 
pu aller chercher de feu ailleurs.
   
Contre les murs étaient attachés des images
+
Contre les murs étaient attachées des images
 
de la Bonne mort, de la Mauvaise mort, du
 
de la Bonne mort, de la Mauvaise mort, du
 
chemin de paradis, de l'enfer, du Juif-Errant...
 
chemin de paradis, de l'enfer, du Juif-Errant...

Version actuelle datée du 27 mars 2019 à 22:50

51

sabot pour le rapporter. On faisait le feu avec de l'ajonc, de la fougère, du goémon. Quelquefois on remplaçait l'amadou par des morceaux de toile neuve (qui n'avait pas encore été lavée) : on la coupait en menus morceaux et on les brûlait sur l'âtre puis on ramassait la cendre, on la mettait dans une petite boite et cette cendre reprenait feu à la moindre étincelle.

Une année, j'étais servante à Gueltas chez Lollo Bellec, un oncle à moi. Un dimanche que j'étais plac'h ar guer, pas moyen d'avoir de feu pour préparer le repas. Un des fils de la maison alla au portez-arm, décrocha le fusil, disposa une boule d'étoupe sur l'âtre et, à mon grand effroi, y tira un coup de fusil pour y mettre le feu. Jamais je n'ai eu plus peur. Mais du moins nous pûmes préparer notre repas. Car, dans cette île, je n'aurais pas pu aller chercher de feu ailleurs.

Contre les murs étaient attachées des images de la Bonne mort, de la Mauvaise mort, du chemin de paradis, de l'enfer, du Juif-Errant... des portraits de Ste Anne, de Jésus en croix.

Sur les portes quand on les ferme, on fait le signe de croix sur la porte. Sur le feu aussi, quand on l'enveloppe (pa [baker?] an tan) c'est à dire quand, avec un petit balai de genêt, on rassemble la braise et qu'on la couvre de cendre, on fait également le signe de croix. Sans cela le diable avait velli (pouvoir) sur les gens et sur le feu, et