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Ce que trop d’archéologues ignorent ou méconnaissent, c’est qu’il y eut, à l’époque de la domination romaine en Gaule, un art très florissant qui procédait directement de l’art romain, mais s’en distinguait par des caractères nettement accusés. Il s’était évidemment formé, à la suite de la conquête, une école d’artiste indigènes, élevés dans les principes de l’art romain, mais portant l’empreinte du génie propre à la race gauloise. Cet at gallo-romain a produit d’innombrable monument, dont les débris trop peu connus sont aujourd’hui épars dans les musées de province. Il a eu sur le développement de l’art roman une influence capitale, au moins égale et sans doute supérieure à celle de l’influence byzantine que certains archéologues ont beaucoup trop généralisée. Aussi ne saurais-je m’associer aux critiques que le P. de la Croix dirige contre l’expression Gallo-romain. Cet érudit nie « que les gaulois aient exercé une influence quelconque sur leurs vainqueurs en dehors de la politique et de l’administration. » Les Romains, dit-il, « sont venus avec leur art et leur science expérimentale et nous les ont imposés. » Cela est vrai mais si l’assimilation de la race gauloise et des conquérants romains a été aussi rapide qu’incontestable, elle n’a pas été tellement absolu que l’on ne puisse reconnaitre, principalement dans les œuvres d’architectures élevé sur notre sol du Ier au IVe siècle, certains détails qui certainement ne proviennent pas du génie romain, mais qui sont le produit d’une fusion entre le génie des deux peuples. On est donc d’accord avec la réalité des faits en appelant gallo-romaines les populations qui vécurent dans notre pays pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne. On méconnait une vérité dont l’évidence devient chaque jour plus palpable, en contestant l’existence d’un art gallo-romain.
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Ce que trop d’archéologues ignorent ou méconnaissent, c’est qu’il y eut, à l’époque de la domination romaine en Gaule, un art très florissant qui procédait directement de l’art romain, mais s’en distinguait par des caractères nettement accusés. Il s’était évidemment formé, à la suite de la conquête, une école d’artiste indigènes, élevés dans les principes de l’art romain, mais portant l’empreinte du génie propre à la race gauloise. Cet art gallo-romain a produit d’innombrable monument, dont les débris trop peu connus sont aujourd’hui épars dans les musées de province. Il a eu sur le développement de l’art roman une influence capitale, au moins égale et sans doute supérieure à celle de l’influence byzantine que certains archéologues ont beaucoup trop généralisée. Aussi ne saurais-je m’associer aux critiques que le P. de la Croix dirige contre l’expression Gallo-romain. Cet érudit nie « que les gaulois aient exercé une influence quelconque sur leurs vainqueurs en dehors de la politique et de l’administration. » Les Romains, dit-il, « sont venus avec leur art et leur science expérimentale et nous les ont imposés. » Cela est vrai mais si l’assimilation de la race gauloise et des conquérants romains a été aussi rapide qu’incontestable, elle n’a pas été tellement absolu que l’on ne puisse reconnaitre, principalement dans les œuvres d’architectures élevé sur notre sol du Ier au IVe siècle, certains détails qui certainement ne proviennent pas du génie romain, mais qui sont le produit d’une fusion entre le génie des deux peuples. On est donc d’accord avec la réalité des faits en appelant gallo-romaines les populations qui vécurent dans notre pays pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne. On méconnait une vérité dont l’évidence devient chaque jour plus palpable, en contestant l’existence d’un art gallo-romain.
 
R. de Lesteyrie
 
R. de Lesteyrie
 
Revue des société savantes. 7e série. Tome 5
 
Revue des société savantes. 7e série. Tome 5

Version actuelle datée du 5 février 2019 à 18:11

Ce que trop d’archéologues ignorent ou méconnaissent, c’est qu’il y eut, à l’époque de la domination romaine en Gaule, un art très florissant qui procédait directement de l’art romain, mais s’en distinguait par des caractères nettement accusés. Il s’était évidemment formé, à la suite de la conquête, une école d’artiste indigènes, élevés dans les principes de l’art romain, mais portant l’empreinte du génie propre à la race gauloise. Cet art gallo-romain a produit d’innombrable monument, dont les débris trop peu connus sont aujourd’hui épars dans les musées de province. Il a eu sur le développement de l’art roman une influence capitale, au moins égale et sans doute supérieure à celle de l’influence byzantine que certains archéologues ont beaucoup trop généralisée. Aussi ne saurais-je m’associer aux critiques que le P. de la Croix dirige contre l’expression Gallo-romain. Cet érudit nie « que les gaulois aient exercé une influence quelconque sur leurs vainqueurs en dehors de la politique et de l’administration. » Les Romains, dit-il, « sont venus avec leur art et leur science expérimentale et nous les ont imposés. » Cela est vrai mais si l’assimilation de la race gauloise et des conquérants romains a été aussi rapide qu’incontestable, elle n’a pas été tellement absolu que l’on ne puisse reconnaitre, principalement dans les œuvres d’architectures élevé sur notre sol du Ier au IVe siècle, certains détails qui certainement ne proviennent pas du génie romain, mais qui sont le produit d’une fusion entre le génie des deux peuples. On est donc d’accord avec la réalité des faits en appelant gallo-romaines les populations qui vécurent dans notre pays pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne. On méconnait une vérité dont l’évidence devient chaque jour plus palpable, en contestant l’existence d’un art gallo-romain. R. de Lesteyrie Revue des société savantes. 7e série. Tome 5 Page. 133-134