Différences entre versions de « 4:47:3799 »

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
(Page créée avec « Saint Malo.- 1898. Venu cette après-midi du 6 août,- Samedi, veille des fêtes, au Grand-Bé. J'ai tenu à faire mon pèlerinage privé, mon pèlerinage du coeur, avec... »)
 
Ligne 4 : Ligne 4 :
 
des fêtes, au Grand-Bé. J'ai tenu à faire mon pèlerinage
 
des fêtes, au Grand-Bé. J'ai tenu à faire mon pèlerinage
 
privé, mon pèlerinage du coeur, avec toute ma
 
privé, mon pèlerinage du coeur, avec toute ma
piété littéraire. M. Louis Boiviu, rédacteur au Salut
+
piété littéraire. M. Louis Boivin, rédacteur au Salut
 
a bien voulu m'accompagner et me servir de guide.
 
a bien voulu m'accompagner et me servir de guide.
 
Nous sommes descendus par la porte du Champ-Mauvert,
 
Nous sommes descendus par la porte du Champ-Mauvert,
Ligne 12 : Ligne 12 :
 
les brûlures du soleil. Quantité de Malouins ou d'étrangers
 
les brûlures du soleil. Quantité de Malouins ou d'étrangers
 
ont fait comme nous et je le regrette. J'aurais
 
ont fait comme nous et je le regrette. J'aurais
voulu me trouver là-bas presque seule. Quelque cent
+
voulu me trouver là-bas presque seul. Quelque cent
 
mètres de grève et ns voici à l'ilôt.- le vrai ilôt breton,
 
mètres de grève et ns voici à l'ilôt.- le vrai ilôt breton,
 
rien d'apprêté, le même aspect de solitude sauvage
 
rien d'apprêté, le même aspect de solitude sauvage
que s'il s'agissait de quelqu'un de ces morne
+
que s'il s'agissait de quelqu'un de ces mornes
 
de la mer qui se dressent par places le long de
 
de la mer qui se dressent par places le long de
 
la côte bretonne. Le sentier monte au flanc du roc,
 
la côte bretonne. Le sentier monte au flanc du roc,
Ligne 24 : Ligne 24 :
 
humaine qui se voie ici ; une porte à fronton
 
humaine qui se voie ici ; une porte à fronton
 
découronné se dresse hors des herbes et des longues
 
découronné se dresse hors des herbes et des longues
graminées. Nous logeons en ruines et traversons
+
graminées. Nous longeons ces ruines et traversons
 
la crête de l'ilôt. La vue d'ici est incomparable.
 
la crête de l'ilôt. La vue d'ici est incomparable.
 
La couronne de villes érige derrière nous sur la
 
La couronne de villes érige derrière nous sur la

Version du 28 juin 2016 à 09:00

Saint Malo.- 1898.

Venu cette après-midi du 6 août,- Samedi, veille des fêtes, au Grand-Bé. J'ai tenu à faire mon pèlerinage privé, mon pèlerinage du coeur, avec toute ma piété littéraire. M. Louis Boivin, rédacteur au Salut a bien voulu m'accompagner et me servir de guide. Nous sommes descendus par la porte du Champ-Mauvert, vers la plage où commence le sentier pavé qui mène au Gd-Bé. L'ilôt dresse devant nous sa croupe d'un vert effacé, d'un vert blondi sur lequel ont passé les brûlures du soleil. Quantité de Malouins ou d'étrangers ont fait comme nous et je le regrette. J'aurais voulu me trouver là-bas presque seul. Quelque cent mètres de grève et ns voici à l'ilôt.- le vrai ilôt breton, rien d'apprêté, le même aspect de solitude sauvage que s'il s'agissait de quelqu'un de ces mornes de la mer qui se dressent par places le long de la côte bretonne. Le sentier monte au flanc du roc, parmi les herbes couchées où sont flétries à cette heure les fleurs roses du gazon marin que Flaubert se plut à y cueillir. Un rempart en ruines aux massives pierres descellées, est toute la trace humaine qui se voie ici ; une porte à fronton découronné se dresse hors des herbes et des longues graminées. Nous longeons ces ruines et traversons la crête de l'ilôt. La vue d'ici est incomparable. La couronne de villes érige derrière nous sur la côte ses clochers, ses cheminées, les pignons ajourés de ses villas, et St Malo bombe ses remparts, fait presque éclater son massif corselet de pierres - Un rempart contourne l'île vers le N. On le traverse par une brèche sur l'un des bords de laquelle on a la malencontreuse idée de dresser une sorte d'estrade en planches à laquelle travaillent des ouvriers au moment où nous arrivons. Qu'il eût été mieux de parler du haut du talus abrupt, sans aucun de ces vilains apprêts ! On descend un peu. Voici le