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248 peintures dues à l'imagerie d’Épinal, et souvent, dans un coin, une petite chapelle, une large cheminée à l'antique qui constitue encore par son tirage le meilleur moyen d'aération ; le tout mal éclairé par deux petites fenêtres opposées dont l'une parfois ne s'ouvre pas, tel est l'aspect uniforme d'un intérieur ouessantin. Le sol, souvent boueux et creusé de trous où l'eau séjourne.

Le mode de couchage surtout est défectueux. Les lits, en effet, sont de vastes armoires complètement closes, sauf sur le devant. Une paillasse qui n'est remuée qu'une fois par an, lorsqu'on la renouvelle, un ou deux draps et quelques couvertures, souvent remplacées par les vêtements chez les indigents, composent la literie. Or, dans cet antre obscur, grouillent souvent ensemble tous les membres d'une même famille, mari femme, enfants mêlés. Un habitant me racontait que dans sa jeunesse, ils couchaient à six frères dans le même lit.

Alimentation plus défectueuse encore. Elle consiste essentiellement en pain noir de farine d'orge, dur compact, mal lavé et mal cuit, en une sorte de gâteau de farine d'orge nommé farc, lourd, épais, indigeste ; en viande de porc salée, poisson sec et salé, plus rarement frais ; en laitages, surtout lait caillé avec des pommes de terre, celles-ci formant d'ailleurs la base de l'alimentation.

Quant à la viande fraîche, à part celle des moutons de l'île, peu en usage parmi les habitants, on est obligé de la faire venir du continent (l'île ne possédant pas de boucher) et par suite elle n'entre que dans l'alimentation de quelques privilégiés. Tout récemment encore, l'île ne possédait