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54 le vieux Mezou-ber, dont marraine me parlait si souvent et où je n'avais pas encore mis les pieds. Il y a là un vieux coin de Paimpol resté presque intact. On entre dans cette antique venelle par une espèce de couloir percé sous une des maisons de la rue de Ploubazlanec, à gauche. C'est dans ce passage couvert que se ruai les enfants jouant à Cloche Miche c'est à dire à coucou : on se cachait dans toutes les maisons de la venelle, d'où les gens vous chassaient à coups de balai et de seaux d'eau. Cela nous a mis en goût, et, comme les jeunes Paimpolaises d'autrefois, nous allons faire " le tour de l'Ile ", la promenade que s'offraient marraine, tante Cine et leurs amies. Cela passait pour une vraie sortie, encore que l'Ile soit uniquement constitué par le pâté triangulaire de maisons qui est entre la rue de Ploubazlanec et la place de la mairie. Nous partons de la fameuse Gardenn Pebel, dont le vrai nom breton est, paraît-il, Gardenn ar Pébel, laquelle est la continuation de la " rue du Prébel " parallèle au quai. Là se donnaient rendez-vous toutes les gourgandines qui, de Tréguier, de la Presqu'ile et du Goëlo, venaient aux foires de Paimpol. On les appelait les " cousines