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Version actuelle datée du 19 février 2018 à 19:46
phare de l'île de Batz. Ici, sous mes pieds, c'est une vraie terrasse d'Elseneur, à plonger sur l'abîme. Ici sans doute, vint s'asseoir l'antique anachorète qui a laissé son nom à la région. Je rencontre là-haut un touriste inattendu, homme vénérable, qui déplore ce Kreiz Ker visible de partout et peste après les cochons de Bretagne. Le sien lui a soutenu malgré le guide que ce n’était pas ici la pointe de Primel. Je le rassure et il me quitte fort poliment. Nous gagnons l'hôtel en suivant la grève (sans sable) occidentale. Ce sont des ajoncs ras, de l'herbe fine, comme dans nos îles de Port- Blanc, des roches grises tapissées d'orpins. Et maintenant, après une légère collation à l'hôtel Poupon, nous repartons dans le grand vent, sous un ciel un peu nettoyé par le vent qui a remonté à l'ouest, au lieu du suroît où il était ce matin. Passé Plougaznou dont j'admire encore une fois les maisons claires et proprettes comme j'ai admiré dans le fond de la baie de Trégastel un exquis manoir biscornu du XVIe siècle, nous reprenons le chemin de Ploujean. Sur la route, partout des paysans endimanchés. On fête la Saint-Jean, en ce pays. Un peu avant Kermouster, à gauche de la route, sur un placître devant une auberge, on danse la polka au son d'une clarinette (ou d'un hautbois) et d'un tambour. Le tambour est tout à fait de ce pays, comme instrument de danse : il soutient la musique d'une petite trépidation légère, d'une sorte de rythme tremblotant et discret. Il y a là quatre ou cinq couples qui dansent plus ou moins et qui peinent fort. Quelques jeunes filles dansent deux à deux ; leurs galants ignorent sans doute cet art.