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Version actuelle datée du 5 avril 2019 à 10:59

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des banderolles aux noms des communes de la région, Plounéour-Ménez, St Thégonnec... etc.. Car nous sommes ici en pays Léonard, et la première coiffe que ns apercevons est une coiffe à anses. Le pardon avait lieu mardi dernier, jour du 15 août. A gauche de l'entrée est un grand bouquet d'ormes devançant l'église ou, comme on dit ici, la chapelle. Derrière ce bouquet, au N. est un des bâtiments principaux subsistants de l'abbaye, aujourd'hui transformé en ferme et d'où montent précisément des claquements de fouet et des bruits de machine à battre. Un peu à gauche de l'entrée de ce manoir, sur le placitre est une fontaine en forme de pyramide dont l'eau coule éternellement pure et glacée. Et c'est plaisir de s'y désaltérer en écrivant assis à une table que des fillettes charmantes ns ont apportée ds l'enclos où subsiste encore une des buvettes du pardon. A ma gauche est une autre dépendance de l'abbaye, sans doute les communs, transformés en auberge et en bureau de tabacs. Derrière moi est la chaussée qui maintient l'étang monacal. Et c'est une ruine très opulente, beaucoup de piliers, d'entrées, de tous côtés, vides maintenant de leurs grilles. Et quel silence, quelle solitude, malgré ce bruit de battage ! Comme cela sent encore sa Thébaïde ! Autrefois, au XVIIIe siècle, me dit M. Allard, ce fut aussi une maison d'éducation, le grand collège Léonard. C'est ici que venaient les fils de famille et l'on dit que leurs noms de Julots, c'est ici qu'ils le prenaient : cela leur créait ensuite comme un noblesse dont il subsiste encore des traces bien vivantes. Les Soubigou, les Pouliquen, les Le Braz sont des julots.

Ce soir, mardi 19 août 1899, j'assiste sur la place de Ploujean à la répétition de Ste Tréphine. J'ai revu avec plaisir la vieille place bordée de maisons blanches. Pendant que Kervoura et la Sorcière sont en scène, l'angelus tinte doucement au clocher. La lumière du soir met des teintes ambrées dans les verdures assombries des ormes dont les hauts panaches dentelés dépassent le couronnement du décor. Des femmes sont assises, écoutant avec recueillement, avec des rires aussi parfois, surtout aux facéties que vient