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Version actuelle datée du 11 octobre 2018 à 13:18

70 Vers la tombe de Maharit, Ce lundi 8 juin 1914. — Pluzunet. Me voici chez Emile Guillouzic, dans la vieille maison, un peu requinquée à la moderne, qui vit si souvent mon père aux tout premiers jours de sa carrière et alors qu'il commençait d'aimer la noble femme de qui je suis issu. — Ma pensée monte vers elle, monte vers lui, ce soir, dans le silence de la bourgade assoupie. Elle n'a guère changé depuis le temps où ils y vécurent. Une des seules modifications notables est l'élargissement du cimetière ! Place aux morts ! Un silence délicieux, ce silence tout embaumé de verdure humide, qui est particulier à la Bretagne, plane sur l'église, sur l'enclos des tombes et sur les alignements de maisons que je puis apercevoir à droite et à gauche, par l'encadrement de granit de l'étroite fenêtre ouverte. Une lune pleine, et toute cuivrée, nage mélancoliquement, dans le ciel strié de grands nuages, au-dessus de l'auberge d'où mon grand-père salua si ironiquement le départ de mon père emportant ma mère en croupe sur la monture qui devait les conduire à St Servais, au lendemain de leurs noces. Sous moi, dans la cuisine, où les servantes (dont Marig ar Potr Coz) achèvent de tout remettre