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Dupony appelle les fleurs du gazon marin des |
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− | légères pareilles à des plumes de colombes. Entre les brèches |
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− | des talus, j'apercois les vagues lilas des champs de trèfle. Les |
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− | viennent de l'horizon boisé. La mansuétude |
+ | viennent de l'horizon boisé. La mansuétude Trégorroise se respire |
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− | pendent aux peignes épineux des ajoncs. Dans la descente |
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− | du Guindy, je prends à gauche par le bois et je rejoins le sentier |
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− | qui, passant sous l'aqueduc, longe la rive gauche de la rivière. Elle |
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− | est boisée sur tout ce parcours, avec des ravins d'un vert ténébreux |
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− | d'une fraîcheur infinis. Des ruisselets en descendent qui font une |
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+ | qu'on la nomme Ar Garrek Wenn - Je contourne |
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+ | aux vieux murs du jardin de St François. J'en |
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les piliers et ses échaliers, et son vieil étang solitaire. |
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Version actuelle datée du 12 octobre 2018 à 11:49
23 août 1898.- Venus à St Gonéry avec Dupouy et Bernard Monod. M. Even me montre au N.O de la chapelle, de l'autre côté de la grand'route, à l'angle du chemin qui mène à Kergrec'h et en face la grille de l'enclos, deux pierres scellées au bord de la douve, l'une en contre-bas de l'autre ; sur la première St Goneri posa son pied, sur l'autre son genou dont la marque se voit encore, et là il pria : à sa prière se construisit l'oratoire actuel.
A Garrek-Dû, à l'ombre des bois de jeunes pins : les pins pareils à de verts candélabres.
Dupony appelle les fleurs du gazon marin des "œillets de mer".
A propos des bretonnes qui, maintenant, s'en vont à Paris et s'en reviennent fort entamées, je dis à Dupony : "L'ancienne fureur d'Iseult est toujours dans le sang de cette race". Ceci sur la route de Tréguier, ce jeudi, 25 août, par une jolie matinée d'un bleu gris, semée de nues légères pareilles à des plumes de colombes. Entre les brèches des talus, j'apercois les vagues lilas des champs de trèfle. Les blés noirs embaument. Des ronflements de machines lointaines viennent de l'horizon boisé. La mansuétude Trégorroise se respire délicieusement dans les choses. Des pailles arrachées aux charrettes pendent aux peignes épineux des ajoncs. Dans la descente du Guindy, je prends à gauche par le bois et je rejoins le sentier qui, passant sous l'aqueduc, longe la rive gauche de la rivière. Elle est boisée sur tout ce parcours, avec des ravins d'un vert ténébreux perpendiculaires à la vallée principale, d'un charme, d'un silence et d'une fraîcheur infinis. Des ruisselets en descendent qui font une petite chanson douce parmi les menus cailloux. Un peu après le 1er coude, une roche isolée apparaît sur la berge que je suis, presque en face de la propriété du Bilô. Elle semble quelque amer et un garconnet qui baigne ses chevaux me dit qu'on la nomme Ar Garrek Wenn - Je contourne ainsi toute la rivière : le sentier longe parfois la falaise de si près qu'on risque de tomber. Et j'arrive finalement aux vieux murs du jardin de St François. J'en fais le tour pour arriver à l'entrée. Sous le petit bois, avec les piliers et ses échaliers, et son vieil étang solitaire.