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Version actuelle datée du 6 juin 2019 à 16:24

humain, rient, plaisantent, s'abandonnent. Parmi elles un type de demi-grue, jolie, avec qque chose de fané néanmoins, des cheveux d'une frisure abondante, un peu rebelle, et dorée finement. Le jupon de couleur voyante ; la frileuse autour du buste, la coiffe en résille transparente, un peu rejetée en arrière du front.

Renseignement : le moulin et la lande que j'ai vus, comme aussi le phare d'en bas, tout cela c'est le Rouz (Moulin du Rouz... etc...)

Le Stang-Vihan (fiord St Jean). Venu à bicyclette, ce jeudi 15 mars, avec Edouard. Avons déjeûné sur le revers occidental, le revers boisé, de qques charcuteries, en compagnie de Kabyre. Nous arrivons juste avec la mer, qui monte doucement sous le ciel voilé. Temps exquis, très doux, très pénétrant, avec une lumière grise, pas de soleil. Le mouvement de la mer est délicieux. C'est une pénétration lente, mystérieuse, en silence. Pas de vagues : une poussée continue, comme d'un beau sang calme, qque chose de recueilli aussi, une sorte de piété, de discrétion religieuse. Quelques écumes légères sur la moire glauque, et quelques frisotis de courant à peine perceptibles, mais qui brillent comme de rapides écailles. Les arbres de cette pente où nous sommes assis sont singuliers : ils ont des physionomies et des contorsions de vieux, des airs de géants songeurs, noués par des arthritismes végétaux extraordinaires. — Jusqu'à ce que la mer soit complètement montée, ait pris pleine possession du Stang, on entend encore le bruit d'eau en cascade du ruisseau qui, ds le lent effort des siècles, a creusé ce ravin sinueux, cette faille marine. – C'est vraiment ici une des retraites mystérieuses de la mer. Rien d'autre ne vit, alentour,