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− | 5) non pas dans le texte primitif mais dans celui qui a été superposé, on ne sait quand, en lambeau de phrase "martherum nomirum LXII". Ces trois mots deviennent la clef de tout un système appelé à régénérer l'hagiographie du Poitou et à illustrer le modeste monument de Mellebaude en révélant l'existence de LXII martyrs poitevins inconnus jusque là. La memoria se transforme ainsi en martyrium: de là le titre même du livre du P. de la Croix. |
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+ | non pas dans le texte primitif mais dans celui qui a été |
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− | Mr l'Abbé Duchesne estime par une conjecture bien plausible que les LXII martyrs ne doivent pas être différents des LXII martyrs romains mentionnés dans les plus anciens martyrologes et dont la mémoire était célébrée à des dates qui semblent rappelées dans les inscriptions peintes à Poitiers. Mais pour l'explication de l'hypogée, il n'y a point à prendre parti pour l'une ou l'autre de ces opinions; Romains ou Poitevins, les LXII martyrs n'ont rien à voir dans ce débat du monument qu'ils n'apparaissent que dans un texte incontestablement postérieur aux origines de la chapelle funéraire de Mellebaude. |
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+ | superposé, on ne sait quand, en lambeau de phrase "martherum |
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− | Par surcroit, ce texte n'a été visible que quelques heures aussitôt découvert, il a été sacrifié au besoin de lire l'inscription tracée au dessous. Nous ne connaissons donc que par un calque pris avec avec le plus grand soin devant témoins par le P. de la Croix. Mais un calque si consciencieusement exécuté qu'il soit ne peut donner que ce qu'a lu son auteur et ne vaut pas une épreuve photographique directe. |
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+ | nomirum LXII". Ces trois mots deviennent la clef de |
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− | Dans ce qui nous reste de l'inscription primitive, il n'est plus question de LXII martyrs mais au milieu des formules difficiles à interpréter, figure le groupe de caractères qui suit: FI.DI.MHIL.SOSTNOS (p 63) qui, pour le P.de la Croix, nous révèle (8) les noms d'Hilaire et de Sosthènes comme chefs des LXII martyrs; l'auteur conclut que le sarcophage que toutes les vraisemblances doivent faire attribuer à Mellebaude est la châsse de ces deux martyrs; bien plus il retrouve leurs traits et la représentation de leur supplice dans un fragment de sculpture anonyme trouvé dans le voisinage et qui représente deux personnages difformes attachés à deux croix. |
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+ | tout un système appelé à régénérer l'hagiographie du Poitou |
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− | Avec un système d'interprétation aussi large, le |
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+ | et à illustrer le modeste monument de Mellebaude en révélant |
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+ | l'existence de LXII martyrs poitevins inconnus jusque là. |
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Version actuelle datée du 9 août 2018 à 19:37
5)
non pas dans le texte primitif mais dans celui qui a été
superposé, on ne sait quand, en lambeau de phrase "martherum nomirum LXII". Ces trois mots deviennent la clef de tout un système appelé à régénérer l'hagiographie du Poitou et à illustrer le modeste monument de Mellebaude en révélant l'existence de LXII martyrs poitevins inconnus jusque là. La memoria se transforme ainsi en martyrium: de là le titre même du livre du P. de la Croix.
Mr l'Abbé Duchesne estime par une conjecture bien plausible que les LXII martyrs ne doivent pas être différents des LXII martyrs romains mentionnés dans les plus anciens martyrologes et dont la mémoire était célébrée à des dates qui semblent rappelées dans les inscriptions peintes à Poitiers. Mais pour l'explication de l'hypogée, il n'y a point à prendre parti pour l'une ou l'autre de ces opinions; Romains ou Poitevins, les
LXII martyrs n'ont rien à voir dans ce débat, du moment
qu'ils n'apparaissent que dans un texte incontestablement postérieur aux origines de la chapelle funéraire de Mellebaude. Par surcroit, ce texte n'a été visible que quelques heures aussitôt découvert, il a été sacrifié au besoin de lire l'inscription tracée au dessous. Nous ne connaissons donc que par un calque pris avec avec le plus grand soin devant témoins par le P. de la Croix. Mais un calque si consciencieusement exécuté qu'il soit ne peut donner que ce qu'a lu son auteur et ne vaut pas une épreuve photographique directe.
Dans ce qui nous reste de l'inscription primitive, il n'est plus question de LXII martyrs mais au milieu des formules difficiles à interpréter, figure le groupe de caractères qui suit: FI.DI.MHIL.SOSTNOS (p 63) qui, pour le P. de la Croix, nous révèle (8) les noms d'Hilaire et de Sosthènes comme chefs des LXII martyrs; l'auteur conclut que le sarcophage que toutes les vraisemblances doivent faire attribuer à Mellebaude est la châsse de ces deux martyrs; bien plus il retrouve leurs traits et la représentation de leur supplice dans un fragment de sculpture anonyme trouvé dans le voisinage et qui représente deux personnages difformes attachés à deux croix.
Avec un système d'interprétation aussi large, les