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+ | Plupart semblent vides et sont fermées. Des jeunes jouent au basket ball dans la poussière âcre, sur la place, tandis que quelques bêtes maigres pataugent dans la boue qui entoure une fontaine moderne. Une "planta de luz" (on molino nixtamal ?) scande de l'échappement de son moteur à pétrole la monotonie de ce pueblo plus négligé qui misérable. |
− | Cardenas l'avait doté, dit-on, d'une |
+ | Cardenas l'avait doté, dit-on, d'une plantation d'orangers ; mais celle-ci s'est desséchée. Des indiens avaient reçu aussi un taureau de race, qui fut placé dans l'atrio de l'église principalement nourri à tour de rôle par les habitants, mais il fut vendu voici longtemps... |
− | Un pasteur protestant, fait, parait-il, des prosélytes. Le curé n'y est pas à demeure et vient de temps en temps pour des fêtes dans les chapelles. Qui s'occupera enfin sérieusement de ces pueblos oubliés ? La grand'route qui passe sur un côté du village ne semble pas avoir amélioré beaucoup son sort. Et pourtant ces |
+ | Un pasteur protestant, fait, parait-il, des prosélytes. Le curé n'y est pas à demeure et vient de temps en temps pour des fêtes dans les chapelles. Qui s'occupera enfin sérieusement de ces pueblos oubliés ? La grand'route qui passe sur un côté du village ne semble pas avoir amélioré beaucoup son sort. Et pourtant ces vaches maigres (dont qqs holandasas"), ces mulets et ces ânes n'étaient doute pas là autrefois. |
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− | Mexquipayne. Au delà de Texcoco, avec sa poussière ses adobes blanchâtres et son église intéressante dans un atrio. Cimetière aux tombes négligées (sur lesquelles les gens s'asseyent pour déjeuner). Mais la plaine sèche est cultivée et il y a des maisons qui s'ornent d'antenne de télévision |
+ | Mexquipayne. Au delà de Texcoco, avec sa poussière ses adobes blanchâtres et son église intéressante dans un atrio. Cimetière aux tombes négligées (sur lesquelles les gens s'asseyent pour déjeuner). Mais la plaine sèche est cultivée et il y a des maisons qui s'ornent d'antenne de télévision ! |
+ | La fête commémorant la bataille de Puebla. La place avec ses tribunes de bois. Arrivent successivement : les troupes mexicaines se composant : |
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+ | des indiens de la sierra de Puebla, barbouillés de noir avec chapeau de paille, huacales sur le dos et machettes à la main, avec une femme à leur tête. qqs uns d'entre-eux sont saisis par les autres et on leur coupe les cheveux. Des petits canons de bois sont traînés par des ficelles, |
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+ | des "chinacos", mexicains typiques à grands chapeaux et chemises rouges, |
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+ | des militaires, dont un vieux innénarrable ! |
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+ | Les troupes françaises : des zouaves à pantalons rouges, guêtres blanches, chapeaux rouges avec long voile blanc dans le dos (sans doute le mouchoir, exagéré !) Miches de pain, qqs-uns avec une pipe. Plusieurs, dont des enfants traînaient de petits canons. D'autres, à pantalons et chapeaux bleus, avec le mouchoir sur la nuque étaient "les turcos" (troupes arabes). |
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+ | Une série de défilés en musique ont lieu sur la place. Puis (après un long déjeuner et des discours aimables pour la France, la bataille s'engage avec force pétards à la lisière du village. |
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+ | Des zouaves et "turcos" reculent jusqu'à la place, poussés par les indiens et autres. |
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+ | Un traité a lieu autour d'une table, un zouave apportant un papier au bout d'une baïonnette à des officiers. |
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+ | [en marge Rollo 67] |
Version actuelle datée du 17 octobre 2018 à 15:08
151 Plupart semblent vides et sont fermées. Des jeunes jouent au basket ball dans la poussière âcre, sur la place, tandis que quelques bêtes maigres pataugent dans la boue qui entoure une fontaine moderne. Une "planta de luz" (on molino nixtamal ?) scande de l'échappement de son moteur à pétrole la monotonie de ce pueblo plus négligé qui misérable. Cardenas l'avait doté, dit-on, d'une plantation d'orangers ; mais celle-ci s'est desséchée. Des indiens avaient reçu aussi un taureau de race, qui fut placé dans l'atrio de l'église principalement nourri à tour de rôle par les habitants, mais il fut vendu voici longtemps... Un pasteur protestant, fait, parait-il, des prosélytes. Le curé n'y est pas à demeure et vient de temps en temps pour des fêtes dans les chapelles. Qui s'occupera enfin sérieusement de ces pueblos oubliés ? La grand'route qui passe sur un côté du village ne semble pas avoir amélioré beaucoup son sort. Et pourtant ces vaches maigres (dont qqs holandasas"), ces mulets et ces ânes n'étaient doute pas là autrefois.
5 mai. Mexquipayne. Au delà de Texcoco, avec sa poussière ses adobes blanchâtres et son église intéressante dans un atrio. Cimetière aux tombes négligées (sur lesquelles les gens s'asseyent pour déjeuner). Mais la plaine sèche est cultivée et il y a des maisons qui s'ornent d'antenne de télévision ! La fête commémorant la bataille de Puebla. La place avec ses tribunes de bois. Arrivent successivement : les troupes mexicaines se composant : des indiens de la sierra de Puebla, barbouillés de noir avec chapeau de paille, huacales sur le dos et machettes à la main, avec une femme à leur tête. qqs uns d'entre-eux sont saisis par les autres et on leur coupe les cheveux. Des petits canons de bois sont traînés par des ficelles, des "chinacos", mexicains typiques à grands chapeaux et chemises rouges, des militaires, dont un vieux innénarrable ! Les troupes françaises : des zouaves à pantalons rouges, guêtres blanches, chapeaux rouges avec long voile blanc dans le dos (sans doute le mouchoir, exagéré !) Miches de pain, qqs-uns avec une pipe. Plusieurs, dont des enfants traînaient de petits canons. D'autres, à pantalons et chapeaux bleus, avec le mouchoir sur la nuque étaient "les turcos" (troupes arabes). Une série de défilés en musique ont lieu sur la place. Puis (après un long déjeuner et des discours aimables pour la France, la bataille s'engage avec force pétards à la lisière du village. Des zouaves et "turcos" reculent jusqu'à la place, poussés par les indiens et autres. Un traité a lieu autour d'une table, un zouave apportant un papier au bout d'une baïonnette à des officiers. [en marge Rollo 67]