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Version actuelle datée du 1 juin 2018 à 13:08
109
La ville se prolonge aussi sur la rive gauche, toute boisée, où un minaret pointe. Des trous comme des poternes dans les masses granitiques arrondies et plies qui surplombent le fleuve rive gauche, avec des jardins suspendus à leurs sommets.
Nous venons de nous arrêter au ponton Cook, au-delà d’Éléphantine. Un arabe en veste blanche ( ! ) par dessus son caftan de toile bleue vient sur la petite plage de sable fin promener une sorte d'encensoir de cuivre, en X, comme les tambours d'Esna, et brûle de l'encens devant nous, comme devant des Pharaons en tournée. Deux bédouins noirs, turbans blancs, bâtons en mains, sont accroupis dans le sable : quelques marchands de verroteries vont et viennent, se contentant d'exhiber leurs objets sans bruit et sans paroles. Le désert nous enveloppe de toutes parts. Ce n'est pas un pays riche, dit Saleh, parce qu'il n'y a pas de terre, et que le désert vous enveloppe tout de suite, de toutes parts. Non, mais c'est certainement un pays de beauté. Nous allons prendre ici des calèches pour monter à Philae. L’encenseur est venu sur le ponton et prononce des paroles d'une intonation basse et profonde. Il semble d'ailleurs d'une autre race, moins noire, avec une barbe presque châtaine. Saleh donne un pourboire à l'encenseur, et le cuisinier lui fait remettre un bout de miche de pain qu'il enferme dans son sac, après quoi il s'en va vers d'autres destins, jusqu'à nouvel ordre.
Nous venons de traverser le désert, le vrai désert, des routes et des vagues de sable, avec de tous côtés ses monticules rocheux où les pierres, noir-bleu, semblent accrochées en grappes comme des moules. Un [lai ?]