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Version actuelle datée du 19 février 2018 à 19:38
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Nous ne redescendons pas derrière lui avec la foule par la vieille côte. Notre dessein est de suivre à rebours le tour qu'a décrit la procession en montant. A peine nous sommes-nous engagés dans cet autre chemin que voici, à gauche, en contrebas de la route, une autre fontaine avec un édicule creusé dans la chaussée. C'est la fontaine Saint-Pierre. Une vieille et une fillette en sont les gardiennes et se tiennent là assises avec leurs rangées d'écuelles. C'est cette fontaine dont l'eau canalisée alimente de là toute la fontaine du cimetière et qui ensuite s'en va dans la route en ruisselet intarissable, par un petit canal. Cette eau du cimetière, je l'entends s'égoutter dans la route, par cette nuit calme où j'écris cette note, tandis que les voix se font plus rares, que des aboiements de chiens, gardiens des boutiques nomades, s'élèvent de temps à autre, et que l'église, toute noire, dresse sa haute flèche de plomb et son magnifique vaisseau sur le gris ardoisé du firmament nuageux sans une étoile. Nous continuons notre descente. De la route que nous suivons, on aperçoit tout le village de Saint-Jean en silhouette claire sur le vert des collines opposées, et la mer, et les roches, et tout le vallon délicieux de Traou-Mériadek. Je songe à ce Mériadek lointain, premier anachorète de cette solitude et que saint Jean depuis lors a détrôné. Il y a des chemins qui s'entrecoupent et se croisent. Nous obliquons vers le bourg, à