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Version actuelle datée du 30 octobre 2017 à 22:07
parure de civilisé. A peine assis, et sitôt le train en marche, ils se sont mis à chanter. Voilà qui est bien breton. Ce goût du chant est bien un des instincts profonds de cette race ingénue. Ils chantent en breton, naturellement, et avec quelle gravité. On dirait qu'ils le font, non par plaisir, mais par devoir. C'est une espèce d'occupation sacrée. Un Breton qui voyage, même en chemin de fer et pour ses affaires, a toujours l'air d'un pèlerin qui s'achemine vers quelque lieu de dévotion. Ils chantent, ceux-ci, comme si quelque rite l'exigeait.
Et toujours la même manière de chanter que j'ai déjà eu l'occasion de noter autrefois, quand je m'en allais à Rumengol. Un petit montagnard à figure maigriote, à l'aspect fluet, entonne la chanson. Il chante un vers, et vers le second hémistiche, les deux autres compagnons, assis près de lui terminent cet hémistiche et reprennent le vers entier, dont, à son tour, il reprend le dernier hémistiche, par moyen mnémotechnique, pour se rappeler le vers suivant. Celui qui "conduit le chant", regarde vaguement devant lui, c'est à dire, en somme, au fond de sa mémoire: les deux autres, en revanche, tiennent leurs yeux fixés sur son visage, suivant