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183 d'ici dans la direction du [Gaudet ?]. Le crépuscule descend. A la sortie de l'ancienne avenue, il ne reste qu'un monumental échalier suspendu, avec quelques-unes des marches qui y accédaient. Nous traversons le hameau de Christ, vieux et mélancolique, avec sa chapelle de pierre grise. Un peu plus loin sur la route sinueuse et boueuse, ma bicyclette dérape, la roue se voile et cinq ou six endroits, comme si la machine ne voulait pas me porter jusqu’à mon ancien séjour. Et c’est à pied, dans la nuit, que je fais mon entrée dans la bourgade de mon enfance. Tout le long de la route, depuis Lan-ar-Groaz-[Nez ?], j'ai tout reconnu : les maisons mêmes n'ont pas changé : seule la chaumière des Cunader est en ruines. Nous passons devant l'entrée du Gollot, sombre sous les arceaux de ses arbres. Plus loin, la silhouette de la chapelle de Saint Kado s'est profilée, très fine, sur la nuit, puis nous avons passé devant le champ que nous traversions autrefois pour aller au Gollot. Une maison neuve a été construite à cet endroit par Corson le fils de Mathias, l'ancien bourrelier, marié à une sœur de l'institutrice de Plestin, Mademoiselle Cuziat. Nous passons ensuite devant le Gernewez, où demeurait Le Moullec dont la fille eut un enfant à treize ans. Après, c'est Kerham : les grands sapins qui assombrissaient la route ont été éclaircis : il n'en