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106 Vers le Val sans Retour. Les prairies d'asphodèles parmi les pins rares, sur la cime dénudée. Les nymphes changées en fleurs. La gde houle aérienne du vent. La piste de la solitude rongée d'ornières rougeâtres, comme si les entrailles de la montagne avaient saigné sur le chemin. J'ai dévalé la hauteur nue, parsemée de pins maigres et fleurie de champs de fleurs mystérieuses ; le sol est tapissé de fines et artistiques fleurettes de lichen, feutré à la lettre, ce qui facilitait la descente de la cime presque à pic où perçait la roche mauve, affleurante, aisément friable... Et me voici tout au fond du val étroit, assis sur une corniche de pierre moussue, dans un sol tout tapissé de feuilles mortes et que revêt une véritable fourrure de bois taillés qui montent jusqu'à la crête de la colline d'en face. Rien de plus secret, rien de plus fermé. Le monde a disparu. La nature vous tient, vous emprisonne. Vous êtes vraiment son captif enchanté. Dans le creux profond de son lit aux berges sinueuses et moussues, un ruisseau court, délicieusement pur, mirant les reflets des jeunes feuilles qui l'ombragent au bout des ramilles, et, à part sa multiple chanson, très discrète, d'ailleurs, le silence est absolu. Pas même un cri d'oiseau. Est-ce parce qu'il pleuvine, (car le temps est gris et fond en petite eau éparse) ? Ceci donne l'impression d'être plus vieux que Carnac. Carnac, c'était l'humanité primitive. Ici, c'est la primitive nature, la nature d'avant l'homme, la nature du temps des fées, dont Merlin fut une incarnation changeante et multiforme. Les beaux mythes de la terre mère des bois vous parlent ici d'eux-mêmes.