Différences entre versions de « 4:47:3912 »
m (A protégé « .NDE.NDY1OA » ([Modifier=Autoriser uniquement les administrateurs] (infini))) |
|||
(5 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
− | En route pr Concarneau, 27 octobre 1899 (Samedi). |
+ | En route pr Concarneau, 27 octobre 1899 (Samedi). – Un |
mot de marin entendu dans le train à Rosporden. |
mot de marin entendu dans le train à Rosporden. |
||
− | + | — J'aime mieux être à bord d'un bateau que d'être à |
|
bord d'un train. |
bord d'un train. |
||
Ligne 9 : | Ligne 9 : | ||
enlevé, dit-il... et puis deux hommes. Et il ajoute : |
enlevé, dit-il... et puis deux hommes. Et il ajoute : |
||
− | + | — C'est trop de misère, tout de même. |
|
+ | Le roman du sabotier. — Je l'ai trouvé, ce soir, dimanche 29 |
||
− | _________________________________________________ |
||
− | |||
− | Le roman du sabotier. - Je l'ai trouvé, ce soir, dimanche 29 |
||
octobre, à mon retour de Beg-Meil, en le racontant à table, après |
octobre, à mon retour de Beg-Meil, en le racontant à table, après |
||
− | souper, à Marrain et à Edouard. |
+ | souper, à Marrain et à Edouard. — Tanguy Leïzour est un |
− | fils d'ancien patron sabotier. Son père mort de mort tragique |
+ | fils d'ancien patron sabotier. Son père mort de mort tragique, |
− | + | tué par un arbre, – un arbre-sorcier, comme il en subsiste, |
|
dit-on, qques-uns dans les régions boisées de l'Argoat, restes |
dit-on, qques-uns dans les régions boisées de l'Argoat, restes |
||
de l'ancienne forêt primitive, de la mystérieuse Brocéliande. |
de l'ancienne forêt primitive, de la mystérieuse Brocéliande. |
||
Ligne 26 : | Ligne 24 : | ||
forêt ducale de Duault, peu à peu glissés à la vie |
forêt ducale de Duault, peu à peu glissés à la vie |
||
forestière, chouans d'abord, puis hommes des bois, vivant |
forestière, chouans d'abord, puis hommes des bois, vivant |
||
− | des métiers de la forêt, |
+ | des métiers de la forêt, pris par le charme de la vie libre |
et adoptés par le « cousinage » (un des ancêtres creusait, |
et adoptés par le « cousinage » (un des ancêtres creusait, |
||
dit-on, les sabots, en ayant derrière lui, pendue à une |
dit-on, les sabots, en ayant derrière lui, pendue à une |
||
− | branche d'arbre, au-dessus de sa tête, sa |
+ | branche d'arbre, au-dessus de sa tête, sa vieille épée de |
− | gentilhomme.) Une sœur de Tanguy, |
+ | gentilhomme.) Une sœur de Tanguy, restée orpheline |
avec lui, a été élevée par une de ses tantes, religieuse |
avec lui, a été élevée par une de ses tantes, religieuse |
||
aux Augustines de Montbareil à Guingamp. Elle y est |
aux Augustines de Montbareil à Guingamp. Elle y est |
||
restée. C'était toute sa famille. Il resta seul, sous la |
restée. C'était toute sa famille. Il resta seul, sous la |
||
tutelle des Kerangouez, adopté par eux, devenu un |
tutelle des Kerangouez, adopté par eux, devenu un |
||
− | des leurs. |
+ | des leurs. — Avec Samuel Kerangouez, il a été à l'école |
de Callac, puis il est revenu apprendre le métier. Il |
de Callac, puis il est revenu apprendre le métier. Il |
||
+ | a passé avec son compagnon par toutes les étapes de |
||
+ | l'initiation. Il a une main admirable. une main |
||
+ | d'artiste, tandis que l'autre est plus maladroit. |
Version actuelle datée du 22 mai 2019 à 10:36
En route pr Concarneau, 27 octobre 1899 (Samedi). – Un mot de marin entendu dans le train à Rosporden.
— J'aime mieux être à bord d'un bateau que d'être à bord d'un train.
Son bateau, l'Iroise, un thonier, a été à demi écrasé par une vague en face des Penmarc'h. Elle a eu son cabestan enlevé, dit-il... et puis deux hommes. Et il ajoute :
— C'est trop de misère, tout de même.
Le roman du sabotier. — Je l'ai trouvé, ce soir, dimanche 29 octobre, à mon retour de Beg-Meil, en le racontant à table, après souper, à Marrain et à Edouard. — Tanguy Leïzour est un fils d'ancien patron sabotier. Son père mort de mort tragique, tué par un arbre, – un arbre-sorcier, comme il en subsiste, dit-on, qques-uns dans les régions boisées de l'Argoat, restes de l'ancienne forêt primitive, de la mystérieuse Brocéliande. Il a été recueilli, élevé, éduqué dans son métier, à la façon maçonnique par la famille patronale des Kerangouéz, d'anciens nobles d'avant la Révolution, jadis propriétaires de la demeure seigneuriale de Rozvilien, en pleine forêt ducale de Duault, peu à peu glissés à la vie forestière, chouans d'abord, puis hommes des bois, vivant des métiers de la forêt, pris par le charme de la vie libre et adoptés par le « cousinage » (un des ancêtres creusait, dit-on, les sabots, en ayant derrière lui, pendue à une branche d'arbre, au-dessus de sa tête, sa vieille épée de gentilhomme.) Une sœur de Tanguy, restée orpheline avec lui, a été élevée par une de ses tantes, religieuse aux Augustines de Montbareil à Guingamp. Elle y est restée. C'était toute sa famille. Il resta seul, sous la tutelle des Kerangouez, adopté par eux, devenu un des leurs. — Avec Samuel Kerangouez, il a été à l'école de Callac, puis il est revenu apprendre le métier. Il a passé avec son compagnon par toutes les étapes de l'initiation. Il a une main admirable. une main d'artiste, tandis que l'autre est plus maladroit.