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Alors, pendant toute la nuit, chacun était libre de chanter. Et l'on buvait l'eau de vie qu'on avait économisée sur la ration de chaque jour (cette ration était d'un quart par jour). On vaquait à faire le feu, avant le café. Ce feu était organisé comme suit : on mettait une esparre dehors, une espèce de madrier, puis on prenait une barrique que l'on remplissait de goudron, de coaltar, de vieux cirages, de vieux vêtements (on brûlait, ce jour là, ses vieilles nippes), et cette barrique était suspendue par une chaîne à l'extrémité de l'esparre. On y mettait le feu et la flamme montait de la cuve ardente, flambait très-haut. Tous les bâtiments font la même chose, de sorte que toute la mer était comme illuminée. On voyait ainsi, vingt, trente, quarante feux que reflétait la mer.– Le lendemain matin, jour du 24 juin, c'est congé, chants, danses, jeux de toute espèce, et toujours naturellement l’éternelle soûlerie. Tout le monde ce jour là avait double ration. Le grand régal c'étaient des saucisses conservées dans le saindoux : parfois on faisait des crêpes la veille. On embarque du reste, au départ, des subsistances particulières pour cette fête.

On appelait cette fête "pardon Sant-Yann"