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Victor Barré pris d'une crise de lyrisme |
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Version actuelle datée du 28 janvier 2019 à 12:39
32e
pour incompatibilité d'humeur avec sa femme s'est un beau jour embarqué pour le Brésil, laissant à Guingamp sa femme, ses enfants et son commerce. A table, on raconte des histoire Paimpolaises. Celle de Totor Barré est délicieuse : il est poëte, fait des vers qui ne sont pas toujours mauvais, a une âme de romance, ivrogne d'ailleurs irrémédiablement, mais ivrogne sentimental et lyrique : a eu de la fortune et l'a tranquillement dévorée par imprévoyance. A été marié une première fois à une femme du nom d'Euphrosyne, par diminutif paimpolais Froysine, en a eu au moins un fils Toto Barré qui a voulu se suicider à Paris et a été retiré vivant de la Seine. Pour vivre, Victor est devenu clerc de notaire chez Berthaut : il tient aussi l'harmonium à l'église, car il est musicien en même temps que poëte. Il gagne de l'argent avec les noces, les baptêmes, les enterrements. De plus, il joue aussi pour faire danser. De tout cela il tirait de quoi vivoter et se donner de temps à autre, le plus souvent possible, une petite bombance. Sur ces entrefaits, Froysine meurt. Voilà Victor Barré pris d'une crise de lyrisme élégiaque : il publie dans le journal de Paimpol des thrènes en l'honneur de la « Compagne » qu'il a perdue et à qui il donnait