Différences entre versions de « 4:45:3443 »

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
  +
113
  +
 
à peine, une béquille garnie de haillons dans sa
 
à peine, une béquille garnie de haillons dans sa
 
main droite, sur laquelle elle s'appuie en se traînant
 
main droite, sur laquelle elle s'appuie en se traînant
Ligne 9 : Ligne 11 :
 
forme, l'accent varie avec chaque gueux, chacun
 
forme, l'accent varie avec chaque gueux, chacun
 
exprimant sa personnalité dans son cri.
 
exprimant sa personnalité dans son cri.
D'aucuns ont la lamentation impérieuse et [dure ?] ;
+
D'aucuns ont la lamentation impérieuse et dure ;
 
d'autres geignent sur un ton infiniment triste.
 
d'autres geignent sur un ton infiniment triste.
   
 
Avant d'aller à l'église, je suis allé avec Cloarec
 
Avant d'aller à l'église, je suis allé avec Cloarec
visiter la grande maison ancienne tenue par Kervoirzou et où il y a auberge. Ce sont plusieurs corps
+
visiter la grande maison ancienne tenue par Kervoirzou
  +
et où il y a auberge. Ce sont plusieurs corps
de logis dont l'un, celui qui est contigu u cimetière
 
  +
de logis dont l'un, celui qui est contigu au cimetière
 
et qui y a ses fenêtres est du XVIe siècle ou du XVe,
 
et qui y a ses fenêtres est du XVIe siècle ou du XVe,
 
dont l'autre, renaissance, porte la date de 1761.
 
dont l'autre, renaissance, porte la date de 1761.
La femme nous fait visiter la maison fort aimablement. Du reste, ils sont gentils et avenants en ce
+
La femme nous fait visiter la maison fort aimablement.
  +
Du reste, ils sont gentils et avenants en ce
 
pays, malgré leur réputation de sauvagerie.
 
pays, malgré leur réputation de sauvagerie.
 
Nous montons par l'escalier de pierre tournant
 
Nous montons par l'escalier de pierre tournant

Version actuelle datée du 15 décembre 2018 à 17:10

113

à peine, une béquille garnie de haillons dans sa main droite, sur laquelle elle s'appuie en se traînant et en priant. Deux autres la suivent, se dandinant comme elle sur leurs genoux d'un mouvement de barrique qui roule.

Au dehors retentissent les appels des mendiants, leur jérémiade longue, plaintive, et dont la forme, l'accent varie avec chaque gueux, chacun exprimant sa personnalité dans son cri. D'aucuns ont la lamentation impérieuse et dure ; d'autres geignent sur un ton infiniment triste.

Avant d'aller à l'église, je suis allé avec Cloarec visiter la grande maison ancienne tenue par Kervoirzou et où il y a auberge. Ce sont plusieurs corps de logis dont l'un, celui qui est contigu au cimetière et qui y a ses fenêtres est du XVIe siècle ou du XVe, dont l'autre, renaissance, porte la date de 1761. La femme nous fait visiter la maison fort aimablement. Du reste, ils sont gentils et avenants en ce pays, malgré leur réputation de sauvagerie. Nous montons par l'escalier de pierre tournant construit dans la tourelle. La femme nous dit que la maison s'appelle tyan Duker Anna, et qu'elle fut construite pour héberger les pèlerins qui venaient au pardon. Du reste, aujourd'hui encore, elle sert à cela. Tout en haut, dans un des greniers, nous voyons de la paille étalée sur le parquet, avec un drap de ci de là : des pèlerins y ont passé la nuit. Ils paient 1 sou par personne. Il souffle grand vent dans ces vastes pièces, le vent entre par le toit et par les vastes cheminées, toutes monumentales. En bas, dans une pièce plus sombre, sont deux grandes arches à blé, comme il y en avait autrefois dans chaque maison. Sur l'une d'elles, est une inscription bretonne :